samedi 29 septembre 2007

Melbourne

Cinquième envoi : Melbourne
Vendredi le 21 septembre, nous avons visité la Men’s Shed avec laquelle John MacDonald travaille. Environ 80% des participants sont des hommes autochtones. Il y a plus d’une centaine de nations autochtones en Australie. La plus forte concentration se retrouve dans la région où se trouve la men’s shed. En fait, cette men’s shed fonctionne comme un drop in centre, les hommes y vont pour socialiser, échanger, se créer un réseau social soutenant, y recevoir de l’aide psychosociale. Le mercredi, les divers services se rendent sur place pour offrir des services aux hommes. Ce mercredi, il y avait, semble-t-il, 40 hommes qui sont passés et ont profité du soutien des 3 intervenants et des autres services qui étaient présents. Les intervenants nous rapportent que plus de 500 hommes gravitent autour de la men’s shed.

Samedi, départ de chez John que nous reverront au colloque à Adelaide. Nous passons la journée dans Sydney, notamment pour une visite de l’opéra et du centre sur les opales. On nous rapporte que 90% de la production mondiale des opales provient de la région. Les pierres sont magnifiques… tout comme leurs prix d’ailleurs… Au Circular Quay, nous apercevons un autochtone qui joue du Didgeridoo. Vous pourrez vous pratiquer à en jouer car on en a acheté un…

Puis départ pour Melbourne. Nous ne savions pas qu’il y a deux aéroports à Melbourne, l’un tout près de la ville et un autre à Avalon, à environ 50 minutes. Nous nous sommes donc retrouvés à Avalon. Le temps de prendre les bagages, d’attendre que la navette soit prête à partir, nous sommes donc arrivés à Melbourne à environ 21h30 au terminus d’autobus sans carte, sachant seulement que nous devions prendre le tram sur la rue Elizabeth pour se rendre chez nos hôtes. Nous nous informons auprès d’une fille qui nous dit que cette rue est proche de la rue Spencer où nous sommes arrivés, donc nous marchons vers la rue Elizabeth à 5 ou 6 pâtés de maisons plus loin avec nos gros sacs à dos. Ce n’est pas si loin, mais avec les sacs à dos, cela fait un peu loin… Et là, il fallait savoir une fois dans le tram, comment deviner où est le stop numéro machin alors que les numéros ne sont pas mis en évidence. On demande à un gars qui nous dévisage : on se rend vite compte qu’il est un peu saoul. Heureusement, une dame fort gentille se mêle de la conversation et nous dit, contrairement à ce que nous disait monsieur, que nous sommes dans le bon tram et elle nous donne quelques indications. Nous en profitons pour appeler nos hôtes et vérifier s’ils sont de retour de leur souper de famille. Jennie nous donne des indications supplémentaires : « Surveillez le 7/11 (dépanneur) à un gros carrefour ». Nous voyons un 7/11 à un carrefour et nous arrêtons pour nous rendre compte que ce n’est pas le bon 7/11, mais il se fait tard, alors on prend un taxi pour le bout qui reste. Celui-ci arrive à la rue en question mais cherche le numéro et tourne et tourne sur ses pas - le compteur tourne aussi ! - alors on lui dit de nous laisser que l’on trouvera plus facilement le numéro à pied, les numéros étant difficilement visibles de la rue. Nous marchons donc à nouveau avec nos gros sacs à dos et nous nous retrouvons devant le 141 alors que nous cherchons le 145. Juste après le 141, il y a un immense parc, on pense donc que c’est impossible d’avoir un numéro 145 si loin, alors on appelle nos hôtes et Jennie s’empresse généreusement de venir nous cherche. C’était tout près mais il fallait presque le savoir…
On a passé deux nuits chez ces hôtes serves, Jennie et Collin. Jennie enseigne l’anglais langue seconde à des étudiants universitaires venant de l’étranger. Elle a une prononciation excellente. Elle s’est occupée de Servas international pendant quelques années. Collin travaille maintenant à son compte comme homme de main. Il fait à peu près tout. Un de leurs amis, Rudy, enseignant de mathématiques et de physique au secondaire, s’est joint à nous le lendemain pour prendre une marche le long de la mer et prendre un café dans un bar où chantait une de leurs amies. À la demande de Jennie, elle a chaleureusement chanté une chanson en français pour nous… Collin et Jannie aimaient beaucoup les animaux. Ils avaient 8 perruches, 4 cockatiels, un chien, un poisson, croyez-le ou non, ce poisson il marche; c’est un descendant préhistorique. En plus d’avoir un serpent dans leur maison.
Puis on a passé la journée suivante chez Kathryn et Brian, avec leurs deux enfants Naeve, 9 ans et Marcel, 7 ans. Notre amie Claire Leduc aurait sans doute trouvé que ce sont d’excellents parents entraîneurs. C’était particulièrement beau de voir comment Marcel écoutait son père nous raconter, ainsi qu’à Kathryn qui avait dû passer la journée à l’extérieur, comment Marcel avait réalisé un exploit en bravant sa peur de monter sur sa nouvelle bicyclette alors que la première tentative s’était soldée par une trébuchage et que Marcel ne voulait plus y retoucher depuis. Kathryn est orthophoniste en congé pour un an pour prendre plus de temps avec les enfants et travailler davantage comme chanteuse. Elle a une voix angélique, une voix qui vient directement du cœur et qui touche le cœur. Brian est agent d’artiste. Nous vivons des moments très émouvants. Elle chante des chansons celtiques. Elle m’a fait (Jeanne-Mance) verser quelques larmes tellement c’était beau.
Il a participé activement à mettre sur pied un groupe de pères alors que la plus vieille était bébé. Ces hommes se rencontrent encore une fois par année. Ils ont communiqué avec un de leurs grands amis, John Byrne qui est venu nous trouver le lendemain matin. John travaille à Menline Il dirige aussi le Men’s Evolvement Network. Il anime un groupe de pères et un groupe d’hommes aux comportements violents. J’ai (Gilles) placoté comme cela Brian, John environ deux heures. Dans la discussion, j’ai dit que j’avais justement tenté de rencontrer Terry Melvin dont le nom m’avait été donné par Bob Pease mais que celui-ci n’est plus le directeur de Mensline depuis peu. John prend alors son cellulaire et téléphone à Terry, qui est un de ses grands amis. Nous nous sommes retrouvés pour dîner chez Terry Melville, le fondateur de Mensline et on a placoté un bon deux heures à nouveau. Nous avions donc la chance de parler ainsi à deux des hommes de Melbourne les plus engagés en matière d’intervention auprès des hommes depuis plusieurs années. Cela a aussi permis de compléter les informations que j’avais eues auparavant sur Mensline et de mieux connaître leur point de vue sur ce qui se fait en Australie. Ainsi, outre le volet ligne de crise - ce qui n’est pas une mince affaire puisqu’il y a 5 hommes par jour qui se suicident en Australie - le centre reçoit une subvention importante concernant le soutien en période de séparation. L’Australie a mis sur pied tout un réseau pour favoriser la médiation conjugale (Relationship Australia), mais aussi des services de soutien aux conjoints qui se séparent. Mensline assume donc tout un soutien aux hommes en processus de rupture, y compris divers ateliers dont Staying Connected favorisant le maintien de l’engagement paternel dans des relations non conflictuelles avec l’ex-conjointe. Ils sont aussi impliqués dans le traitement des conjoints aux comportements violents. Ils développent aussi du soutien spécifique, style PAE « communautaire » pour les entreprises qui engagent principalement des hommes comme c’est le cas des postiers ici. Mensline existe depuis 6 ans. Pour tous ces services, Mensline embauche une centaine de professionnels, moitié hommes, moitié femmes. Cela donne en tout près de 100 000 appels par année. Terry a décidé de relancer sa pratique privée, notamment autour de l’approche narrative. Il utilise un logiciel avec lequel les hommes se racontent, un genre de « blog » avec vidéos et photos. Bref, une rencontre fort instructive avec deux hommes
de cœur. Sur la photo, de gauche à droite : Terry, John, la conjointe de Terry et nous.

On a acheté quelques souvenirs, dont de belles tuques. Jeanne-Mance a fait sa comique...


Mercredi et jeudi se sont passés à Geelong, environ 1 heure en train de Melbourne. Geelong est une petite ville au bord de la mer. Rencontre avec Bob Pease qui est directeur de l’école de service social au Campus Waterfront de Deakin University et auteur de nombreux textes sur les réalités masculines. Nous avons échangé près de 3 heures sur nos travaux respectifs. Bob s’identifie au courant proféministe radical, ce qu’en anglais, ils appellent « critical studies on masculinities ». Il se sent un peu marginal par rapport au courant majoritaire qui est plus libéral. Selon lui, le courant majoritaire ne met pas suffisamment l’accent sur les rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes et considère trop souvent les hommes comme un groupe homogène. En fin d’après-midi, séminaire sur l’intervention auprès des hommes plus traditionnels avec environ 35 personnes venant du monde la pratique principalement, dont plusieurs intervenantes des centres pour femmes victimes de violence. La discussion a été animée et très intéressante. Le lendemain, j’ai (Gilles) eu une discussion fort intéressante avec Bob Pease sur l’enseignement de la pensée critique en service social. Il a écrit un document très intéressant dont il m’a remis copie. Sa production est plutôt exceptionnelle : articles, volumes et j'en passe. C'est facinant de la voir aller ! D'autant plus qu'il met aussi beaucoup de temps pour sa vie de famille, étant dans une famille recomposée avec un enfant de 8 ans. Contrairement aux autres que j'ai rencontrés à ce jour, il se refère beaucoup à Connell, cette auteure que j'aime bien et qui semble plus connue à l'étranger qu'en Australie. Bob a bien connu Maurice Moreau. Il viendra au Québec l'an prochain pour le congrès qu'organise l'Université de Montréal sur l'approche structurelle.
Puis, un atelier avec près de 25 intervenants et intervenantes de Betany, un très gros centre communautaire pour la famille. On m’avait dit que ce serait une rencontre informelle, mais rapidement on m’a demandé de reprendre le même contenu de la veille puisque, sauf une personne, les autres n’y étaient pas et auraient bien voulu être là. Cette fois cependant, j’ai dû procéder sans support power point ni papier avec moi. Cela a été une occasion de me débrouiller en anglais. Heureusement, les gens sont très compréhensifs! Cela a été une autre belle rencontre avec des professionnels et professionnelles attentionnées. Cela a permis de voir aussi comment les professionnel-les se débattent sensiblement avec les mêmes questions, les mêmes défis, les mêmes possibilités et limites que chez nous.
Retour ensuite à Melbourne chez Cathy, une hôte servas d’une très grande générosité. Dans le temps de le dire, elle a fignolé un excellent souper. Vendredi, nous sommes allés au marché public avec elle. Il faisait froid mais c’était quand même agréable. Puis, elle nous a amené prendre un verre avec de ses amis et amies. On a eu du plaisir. Des gens charmants. Il y avait notamment David, un ingénieur montréalais qui est en Australie avec sa copine depuis 4 ans et qui retournent à Montréal en avril ou mai prochain. Jeanne-Mance s’est bien amusée à aider Cameron à pratiquer son français. Cathy, Cameron et Trevor prévoient venir au Québec l’an prochain. Nous espérons bien pouvoir les accueillir à notre tour. La photo a été prise à l'aéroport quanmd Cathy est venue gentiment nous reconduire.
Arrivée à Adélaide le 29 par avion. Nous sommes à l’auberge de jeunesse pour 2 jours. Une auberge très belle, une chambre très confortable avec un balcon et salle de bain privée. Le gros luxe pour une auberge de jeunesse!!
C’est à mon tour ! (Jeanne-Mance)
N’allez pas croire que je suis absente de ce voyage. Je m’en viens une «spécialiste» de la question des hommes tellement j’en rencontre. C’est sûr que je ne suis pas toujours avec Gilles. Mais comme j’ai dit avant de partir du Québec, je suis là pour les petites bouchées, le bon vin et la bonne bouffe, les cocktails. Cela a l’air profiteuse…. Et bien oui, un peu.
Ce que je fais durant mes journées ? D’abord, je développe mon autonomie. A Geelong, petit village, je l’ai parcouru deux fois à pied en me gelant le derrière pour ne pas dire le cul. Car, on vous l’a déjà dit, l’Australie même au printemps. On prend 2 couettes pour dormir, ce n’est pas rien. Un peu plus on couche avec notre linge …!
Revenons à Geelong, j’ai fait le musée de la laine. Magnifique musée! L’Australie, en plus d’être un grand producteur d’opales est aussi un grand producteur de laine. On a failli aller voir un fermier avec 1000 moutons, mais il habitait trop loin. Par la suite, une petite heure sur le bord de la mer un peu agitée.
Contrairement à ce que vous pensez, je ne dépense pas trop. Non, non, croyez-moi.
Nous faisons la promotion du Québec. Nous avons dans nos valises, plutôt dans nos sacs à dos, un DVD de chacune des régions du Québec, de l’automne et de l’hiver. (90 minutes). Celui-ci est génial, car on ne peut choisir que quelques régions ou seulement l’hiver…C’est un bon DVD en français qui nous fait pratiquer notre anglais. C’est un bon apprentissage pour ma prochaine vie de guide touristique pour la ville de Québec.

Bonne semaine et au plaisir de vous lire avec vos commentaires !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Toujours très interressant.Un admirateur,assiduxxxxxxx
Bobby...

Anonyme a dit…

Toujours très interressant.Un admirateur,assiduxxxxxxx
Bobby...