samedi 29 septembre 2007

Melbourne

Cinquième envoi : Melbourne
Vendredi le 21 septembre, nous avons visité la Men’s Shed avec laquelle John MacDonald travaille. Environ 80% des participants sont des hommes autochtones. Il y a plus d’une centaine de nations autochtones en Australie. La plus forte concentration se retrouve dans la région où se trouve la men’s shed. En fait, cette men’s shed fonctionne comme un drop in centre, les hommes y vont pour socialiser, échanger, se créer un réseau social soutenant, y recevoir de l’aide psychosociale. Le mercredi, les divers services se rendent sur place pour offrir des services aux hommes. Ce mercredi, il y avait, semble-t-il, 40 hommes qui sont passés et ont profité du soutien des 3 intervenants et des autres services qui étaient présents. Les intervenants nous rapportent que plus de 500 hommes gravitent autour de la men’s shed.

Samedi, départ de chez John que nous reverront au colloque à Adelaide. Nous passons la journée dans Sydney, notamment pour une visite de l’opéra et du centre sur les opales. On nous rapporte que 90% de la production mondiale des opales provient de la région. Les pierres sont magnifiques… tout comme leurs prix d’ailleurs… Au Circular Quay, nous apercevons un autochtone qui joue du Didgeridoo. Vous pourrez vous pratiquer à en jouer car on en a acheté un…

Puis départ pour Melbourne. Nous ne savions pas qu’il y a deux aéroports à Melbourne, l’un tout près de la ville et un autre à Avalon, à environ 50 minutes. Nous nous sommes donc retrouvés à Avalon. Le temps de prendre les bagages, d’attendre que la navette soit prête à partir, nous sommes donc arrivés à Melbourne à environ 21h30 au terminus d’autobus sans carte, sachant seulement que nous devions prendre le tram sur la rue Elizabeth pour se rendre chez nos hôtes. Nous nous informons auprès d’une fille qui nous dit que cette rue est proche de la rue Spencer où nous sommes arrivés, donc nous marchons vers la rue Elizabeth à 5 ou 6 pâtés de maisons plus loin avec nos gros sacs à dos. Ce n’est pas si loin, mais avec les sacs à dos, cela fait un peu loin… Et là, il fallait savoir une fois dans le tram, comment deviner où est le stop numéro machin alors que les numéros ne sont pas mis en évidence. On demande à un gars qui nous dévisage : on se rend vite compte qu’il est un peu saoul. Heureusement, une dame fort gentille se mêle de la conversation et nous dit, contrairement à ce que nous disait monsieur, que nous sommes dans le bon tram et elle nous donne quelques indications. Nous en profitons pour appeler nos hôtes et vérifier s’ils sont de retour de leur souper de famille. Jennie nous donne des indications supplémentaires : « Surveillez le 7/11 (dépanneur) à un gros carrefour ». Nous voyons un 7/11 à un carrefour et nous arrêtons pour nous rendre compte que ce n’est pas le bon 7/11, mais il se fait tard, alors on prend un taxi pour le bout qui reste. Celui-ci arrive à la rue en question mais cherche le numéro et tourne et tourne sur ses pas - le compteur tourne aussi ! - alors on lui dit de nous laisser que l’on trouvera plus facilement le numéro à pied, les numéros étant difficilement visibles de la rue. Nous marchons donc à nouveau avec nos gros sacs à dos et nous nous retrouvons devant le 141 alors que nous cherchons le 145. Juste après le 141, il y a un immense parc, on pense donc que c’est impossible d’avoir un numéro 145 si loin, alors on appelle nos hôtes et Jennie s’empresse généreusement de venir nous cherche. C’était tout près mais il fallait presque le savoir…
On a passé deux nuits chez ces hôtes serves, Jennie et Collin. Jennie enseigne l’anglais langue seconde à des étudiants universitaires venant de l’étranger. Elle a une prononciation excellente. Elle s’est occupée de Servas international pendant quelques années. Collin travaille maintenant à son compte comme homme de main. Il fait à peu près tout. Un de leurs amis, Rudy, enseignant de mathématiques et de physique au secondaire, s’est joint à nous le lendemain pour prendre une marche le long de la mer et prendre un café dans un bar où chantait une de leurs amies. À la demande de Jennie, elle a chaleureusement chanté une chanson en français pour nous… Collin et Jannie aimaient beaucoup les animaux. Ils avaient 8 perruches, 4 cockatiels, un chien, un poisson, croyez-le ou non, ce poisson il marche; c’est un descendant préhistorique. En plus d’avoir un serpent dans leur maison.
Puis on a passé la journée suivante chez Kathryn et Brian, avec leurs deux enfants Naeve, 9 ans et Marcel, 7 ans. Notre amie Claire Leduc aurait sans doute trouvé que ce sont d’excellents parents entraîneurs. C’était particulièrement beau de voir comment Marcel écoutait son père nous raconter, ainsi qu’à Kathryn qui avait dû passer la journée à l’extérieur, comment Marcel avait réalisé un exploit en bravant sa peur de monter sur sa nouvelle bicyclette alors que la première tentative s’était soldée par une trébuchage et que Marcel ne voulait plus y retoucher depuis. Kathryn est orthophoniste en congé pour un an pour prendre plus de temps avec les enfants et travailler davantage comme chanteuse. Elle a une voix angélique, une voix qui vient directement du cœur et qui touche le cœur. Brian est agent d’artiste. Nous vivons des moments très émouvants. Elle chante des chansons celtiques. Elle m’a fait (Jeanne-Mance) verser quelques larmes tellement c’était beau.
Il a participé activement à mettre sur pied un groupe de pères alors que la plus vieille était bébé. Ces hommes se rencontrent encore une fois par année. Ils ont communiqué avec un de leurs grands amis, John Byrne qui est venu nous trouver le lendemain matin. John travaille à Menline Il dirige aussi le Men’s Evolvement Network. Il anime un groupe de pères et un groupe d’hommes aux comportements violents. J’ai (Gilles) placoté comme cela Brian, John environ deux heures. Dans la discussion, j’ai dit que j’avais justement tenté de rencontrer Terry Melvin dont le nom m’avait été donné par Bob Pease mais que celui-ci n’est plus le directeur de Mensline depuis peu. John prend alors son cellulaire et téléphone à Terry, qui est un de ses grands amis. Nous nous sommes retrouvés pour dîner chez Terry Melville, le fondateur de Mensline et on a placoté un bon deux heures à nouveau. Nous avions donc la chance de parler ainsi à deux des hommes de Melbourne les plus engagés en matière d’intervention auprès des hommes depuis plusieurs années. Cela a aussi permis de compléter les informations que j’avais eues auparavant sur Mensline et de mieux connaître leur point de vue sur ce qui se fait en Australie. Ainsi, outre le volet ligne de crise - ce qui n’est pas une mince affaire puisqu’il y a 5 hommes par jour qui se suicident en Australie - le centre reçoit une subvention importante concernant le soutien en période de séparation. L’Australie a mis sur pied tout un réseau pour favoriser la médiation conjugale (Relationship Australia), mais aussi des services de soutien aux conjoints qui se séparent. Mensline assume donc tout un soutien aux hommes en processus de rupture, y compris divers ateliers dont Staying Connected favorisant le maintien de l’engagement paternel dans des relations non conflictuelles avec l’ex-conjointe. Ils sont aussi impliqués dans le traitement des conjoints aux comportements violents. Ils développent aussi du soutien spécifique, style PAE « communautaire » pour les entreprises qui engagent principalement des hommes comme c’est le cas des postiers ici. Mensline existe depuis 6 ans. Pour tous ces services, Mensline embauche une centaine de professionnels, moitié hommes, moitié femmes. Cela donne en tout près de 100 000 appels par année. Terry a décidé de relancer sa pratique privée, notamment autour de l’approche narrative. Il utilise un logiciel avec lequel les hommes se racontent, un genre de « blog » avec vidéos et photos. Bref, une rencontre fort instructive avec deux hommes
de cœur. Sur la photo, de gauche à droite : Terry, John, la conjointe de Terry et nous.

On a acheté quelques souvenirs, dont de belles tuques. Jeanne-Mance a fait sa comique...


Mercredi et jeudi se sont passés à Geelong, environ 1 heure en train de Melbourne. Geelong est une petite ville au bord de la mer. Rencontre avec Bob Pease qui est directeur de l’école de service social au Campus Waterfront de Deakin University et auteur de nombreux textes sur les réalités masculines. Nous avons échangé près de 3 heures sur nos travaux respectifs. Bob s’identifie au courant proféministe radical, ce qu’en anglais, ils appellent « critical studies on masculinities ». Il se sent un peu marginal par rapport au courant majoritaire qui est plus libéral. Selon lui, le courant majoritaire ne met pas suffisamment l’accent sur les rapports de pouvoir entre les hommes et les femmes et considère trop souvent les hommes comme un groupe homogène. En fin d’après-midi, séminaire sur l’intervention auprès des hommes plus traditionnels avec environ 35 personnes venant du monde la pratique principalement, dont plusieurs intervenantes des centres pour femmes victimes de violence. La discussion a été animée et très intéressante. Le lendemain, j’ai (Gilles) eu une discussion fort intéressante avec Bob Pease sur l’enseignement de la pensée critique en service social. Il a écrit un document très intéressant dont il m’a remis copie. Sa production est plutôt exceptionnelle : articles, volumes et j'en passe. C'est facinant de la voir aller ! D'autant plus qu'il met aussi beaucoup de temps pour sa vie de famille, étant dans une famille recomposée avec un enfant de 8 ans. Contrairement aux autres que j'ai rencontrés à ce jour, il se refère beaucoup à Connell, cette auteure que j'aime bien et qui semble plus connue à l'étranger qu'en Australie. Bob a bien connu Maurice Moreau. Il viendra au Québec l'an prochain pour le congrès qu'organise l'Université de Montréal sur l'approche structurelle.
Puis, un atelier avec près de 25 intervenants et intervenantes de Betany, un très gros centre communautaire pour la famille. On m’avait dit que ce serait une rencontre informelle, mais rapidement on m’a demandé de reprendre le même contenu de la veille puisque, sauf une personne, les autres n’y étaient pas et auraient bien voulu être là. Cette fois cependant, j’ai dû procéder sans support power point ni papier avec moi. Cela a été une occasion de me débrouiller en anglais. Heureusement, les gens sont très compréhensifs! Cela a été une autre belle rencontre avec des professionnels et professionnelles attentionnées. Cela a permis de voir aussi comment les professionnel-les se débattent sensiblement avec les mêmes questions, les mêmes défis, les mêmes possibilités et limites que chez nous.
Retour ensuite à Melbourne chez Cathy, une hôte servas d’une très grande générosité. Dans le temps de le dire, elle a fignolé un excellent souper. Vendredi, nous sommes allés au marché public avec elle. Il faisait froid mais c’était quand même agréable. Puis, elle nous a amené prendre un verre avec de ses amis et amies. On a eu du plaisir. Des gens charmants. Il y avait notamment David, un ingénieur montréalais qui est en Australie avec sa copine depuis 4 ans et qui retournent à Montréal en avril ou mai prochain. Jeanne-Mance s’est bien amusée à aider Cameron à pratiquer son français. Cathy, Cameron et Trevor prévoient venir au Québec l’an prochain. Nous espérons bien pouvoir les accueillir à notre tour. La photo a été prise à l'aéroport quanmd Cathy est venue gentiment nous reconduire.
Arrivée à Adélaide le 29 par avion. Nous sommes à l’auberge de jeunesse pour 2 jours. Une auberge très belle, une chambre très confortable avec un balcon et salle de bain privée. Le gros luxe pour une auberge de jeunesse!!
C’est à mon tour ! (Jeanne-Mance)
N’allez pas croire que je suis absente de ce voyage. Je m’en viens une «spécialiste» de la question des hommes tellement j’en rencontre. C’est sûr que je ne suis pas toujours avec Gilles. Mais comme j’ai dit avant de partir du Québec, je suis là pour les petites bouchées, le bon vin et la bonne bouffe, les cocktails. Cela a l’air profiteuse…. Et bien oui, un peu.
Ce que je fais durant mes journées ? D’abord, je développe mon autonomie. A Geelong, petit village, je l’ai parcouru deux fois à pied en me gelant le derrière pour ne pas dire le cul. Car, on vous l’a déjà dit, l’Australie même au printemps. On prend 2 couettes pour dormir, ce n’est pas rien. Un peu plus on couche avec notre linge …!
Revenons à Geelong, j’ai fait le musée de la laine. Magnifique musée! L’Australie, en plus d’être un grand producteur d’opales est aussi un grand producteur de laine. On a failli aller voir un fermier avec 1000 moutons, mais il habitait trop loin. Par la suite, une petite heure sur le bord de la mer un peu agitée.
Contrairement à ce que vous pensez, je ne dépense pas trop. Non, non, croyez-moi.
Nous faisons la promotion du Québec. Nous avons dans nos valises, plutôt dans nos sacs à dos, un DVD de chacune des régions du Québec, de l’automne et de l’hiver. (90 minutes). Celui-ci est génial, car on ne peut choisir que quelques régions ou seulement l’hiver…C’est un bon DVD en français qui nous fait pratiquer notre anglais. C’est un bon apprentissage pour ma prochaine vie de guide touristique pour la ville de Québec.

Bonne semaine et au plaisir de vous lire avec vos commentaires !

jeudi 20 septembre 2007

4e envoi Blue Mountains

21 septembre 2007 - Quatrième envoi : Blue Mountains
Katoomba, Leura, Blackheath et Springswood

Depuis 5 jours, nous sommes dans les Blue Mountains, à l’ouest de Sydney. On dit Blue Mountains parce que la forêt est composée principalement d’eucalyptus dont l’huile sur les feuilles laisse une illusion de bleu lorsqu’elle s’évapore. Nous avons été reçus par deux couples membres de Servas.
D’abord Ian et Jane à Leura, ville voisine de Katoomba, le centre des Blue Montains. Ian est travailleur social en psychiatrie adulte et Jane travaille dans une ONG qui supporte les administratrices de garderies de la région. Ils préparent un voyage au Népal. Ils nous ont amenés faire la randonnée entre Leura et Katoomba, notamment en passant à proximité des Three Sisters, ces trois belles crêtes de roc que vous pouvez admirer. Pour remonter une fois rendus à Katoomba, il a fallu prendre le train dit panoramique (on ne voit pas beaucoup à cause des arbres) qui monte de manière très abrupte. À un moment donné, nous sommes pratiquement debout tellement la pente est inclinée. J’avais (Jmance) les yeux fermés collée sur mon chum. Moi et les hauteurs, on ne fait pas bon ménage. Cependant, j’ai quand même réussi à monter les belles montagnes que vous voyez. Magnifique, n’est-ce pas?
Nous avons eu de très intéressantes discussions sur pleins de sujets : politique, problèmes sociaux, etc. Ian est aussi le papa de deux fils de 17 et 14 ans qui étaient chez leur mère lors de notre passage, mais on a pu sentir tout l’attachement du père pour ses fils et aussi l’excellente relation que les gars ont avec Jane.
Puis nous sommes allés chez Howard et Irene à Blackheath. Il y a de ces gens que lorsque nous arrivons chez eux, c’est comme si on les connaissait depuis longtemps, tellement le contact est facile. Ils sont tous deux de jeunes retraités. Irene achève une formation en massothérapie et Howard est toujours impliqué sur le plan humanitaire, notamment en soutien à des orphelinats dans des pays en voie de développement. Howard et moi (Jmance) on s’est bien entendu sur le vin. On a passé deux jours complets avec eux, deux personnes très généreuses, « lovely couple ». Irene et moi (J.mance) nous nous sommes appréciées comme deux sœurs. A la veille du départ, elle m’a dit : c’est dommage que vous partiez, j’aurais bien aimé que vous restiez un peu plus longtemps. C’est très touchant de se faire dire cela en Australie par une personne qui nous connaît que depuis deux jours.
Ce sont aussi des amateurs de randonnée. Ils ont pris plaisir à nous faire connaître différents coins de leur région, notamment un coin où Howard partira bientôt en randonnée pendant quatre jours avec sa tente. Ces deux couples se ressemblaient : les hommes avaient chacun deux fils et les deux femmes n’ont jamais voulu avoir d’enfant. Dans les deux cas, ce sont les hommes qui ramassaient et les femmes cuisinaient (à merveille d’ailleurs). On doit vous dire que sur cet aspect nous n’étions pas trop dépaysés.
Les paysages étaient des plus exceptionnellement beaux, à couper le souffle. On a pu voir des kangourous dans leur habitat naturel et plein d’oiseaux que nous ne connaissions pas. Nous sommes entourés de fleurs exotiques et d’oiseaux superbes. Il y en a même un qui imite les tondeuses, les sons des voitures, les sons des scies à chaine, des caméras etc. C’est vraiment très drôle. Il s’appelle le Lyrebird. Et on a visité Genolan Caves. Ce sont des cavernes.









Howard m’a (Gilles) organisé une rencontre avec Marlene, du Neighbourghood Center de Katoomba. C’est une femme assez extraordinaire, une ancienne productrice de films qui est devenue organisatrice communautaire. Elle s’occupe de différentes activités dont surtout le soutien aux aidants naturels. Elle a organisé un groupe d’hommes aidants naturels pour lequel elle a obtenu un soutien financier de 3 ans qui se termine cette année. L’une des activités du groupe a été une exposition de photos, les hommes avaient en main une caméra jetable et ils devaient prendre des photos qui les représentent. L’un d’eux avait, me dit-elle, choisi de photographier le soleil de manière très éblouissante pour représenter le changement important de sa vie : sa femme avait eu un accident alors qu’elle était éblouie par le soleil et depuis elle est handicapée et il doit en prendre soin. Le centre a beaucoup travaillé le choix du vocabulaire pour rejoindre les hommes, par exemple parler davantage d’activités concrètes que d’un lieu d’échange. Ainsi, une vingtaine d’hommes aidants naturels se rencontre à tous les mois depuis presque trois ans. Le centre a aussi développé un parrainage au sein de la communauté des gays et lesbiennes pour soutenir ceux et celles qui sont en perte d’autonomie. Imaginez-vous que cela aurait été possible dans nos petites communautés québécoises alors que souvent l’orientation sexuelle demeure cachée ? Il semble par ailleurs que la région des Blue Mountains est reconnue pour avoir une population « de gauche » et ouverte d’esprit.

Nous sommes depuis mercredi soir chez John MacDonald, un chercheur avec qui je suis en contact depuis l’hiver dernier. John est le président de l’Australasian Men’s Health Forum. Il enseigne en promotion de la santé à l’University of Western Sydney et dirige le Men’s Health Information and Resources Center où nous sommes en ce jour. John est d’origine écossaise, où il a travaillé, de même qu’en Nouvelle-Écosse et en Afrique. Il parle un bon français. On a aussi l’occasion de discuter avec ses enfants, Rohan, 17 ans et Mira, 14 ans, deux jeunes « allumés ». Rohan a particulièrement aimé le film CRAZY et cela fait bizarre et chaud au cœur de chanter en cœur avec John des chansons de nos chansonniers québécois dont il souvient plus les mots que nous : Vigneault, D’or, etc. Nous avons partagé ensemble un souper. Gilles a fait la salade d’avocat et fraises (de son cru), j’ai (Jmance) fait la vinaigrette. Je demande à John s’il a du citron; il me dit oui et sort dehors cueillir un citron de son citronnier. Le goût était très différent. C’est une expérience culinaire. Ses deux enfants ont cuisiné le poisson et les gnochis. Vous allez souvent m’entendre dire (jmance) des mots comme «exceptionnel, spectaculaire, magnifique, superbe».
John est particulièrement préoccupé par le sort des gens les plus marginalisés, notamment en matière de santé des hommes, la situation des hommes autochtones. La situation des autochtones ici ressemble étrangement à celle chez nous : espérance de vie limitée, problème d’alcool, de violence, etc. qui masquent toute la richesse humaine de ces communautés. Le centre a mis sur pied une Men’s Shed pour les hommes autochtones centrée sur le partage. Abdul Monaem, travaille notamment avec ce groupe alors que Michael, le codirecteur du centre, travaille surtout sur la violence conjugale, hommes aux comportements violents mais aussi hommes violentés. On a aussi discuté quelque peu avec un stagiaire en service social, 4e année de baccalauréat et un bénévole au centre.
Comme on demeure chez John, cela nous permet non seulement d’avoir des discussions passionnantes sur le plan intellectuel mais aussi de connaître l’homme, dans sa vie quotidienne, ses passions, ses préoccupations. C'est un homme de coeur remarquable.

vendredi 14 septembre 2007

Troisième envoi : Manly

Vendredi le 14 septembre 2007 : Manly
Hi every body,
I hope you feel good. Nous sommes depuis le 12 septembre à Manly où Gilles participe à un congrès sur les Men’s Sheds sur lequel il vous entretiendra tantôt. Pour nous rendre, nous sommes repassés par Sydney, puis nous avons pris le traversier pour Manly qui nous a fait passé juste à côté du célèbre opéra de Sydney.

Croyez-le ou non, il fait noir à 18 : 30 en Australie. Pas de coucher de soleil, pas de soirée où l’on peut se promener. C’est curieux.
J’ai rarement vu une ville avec autant de salons de coiffure de toute sorte de couleurs, de style, de salons de poses d’ongles, presqu’à tous les coins de rue. Les femmes se promènent avec les mains bien droites pour faire sécher leurs beaux ongles.
Cette nuit fut un peu dur : à 2 heures du matin, nous avons été réveillés par l’alarme de feu; peut-être quelqu’un ou quelqu’une a fumé dans la toilette. J’ai dit à Gilles : « Sauvons les passeports, les billets d’avion et les médicaments ». Heureusement, tout est rentré dans l’ordre dans moins d’une demi-heure. Aujourd’hui, je suis entrée dans une boutique de linge confectionné par des designers dont un était sur place. Un gars « complètement fou », heureux de rencontrer une personne du Québec. Pour ceux et celles qui me connaissent, j’étais dans mon élément : la couture. Pour ma part, les journées se passent plutôt tranquilles : promenade sur le bord de l’océan (pas désagréable du tout), quelques boutiques, et juste regarder et sentir le monde : ce qu’ils portent, ce qu’ils mangent…
J’ai également goûté aujourd’hui à la médecine australienne. Eh oui, j’ai une bronchite, Chercher l’erreur, moi qui suis rarement malade ??? J’entre dans la clinique médicale, tout à fait semblable à celles du Québec, on lit sur l’affiche qu’il y a trois médecins : un médecin généraliste, un médecin spécialiste et un acupuncteur. À vrai dire cette dernière médecine est partie prenante de la médecine australienne. C’est évidemment une chinoise qui pratique cette médecine. En bonne occidentale que je suis, j’ai préféré le médecin généraliste. D’ailleurs tout à fait correct, facile à comprendre, il m’a prescrit des médicaments et hop ! les antibiotiques. Ne soyez pas inquiets rien de grave mais, à tous mes anges, continuez de veiller sur moi.
Vous trouverez quelques photos dont celle d’un magasin de planches à surf. C’est clair que l’on ne voit pas ce genre de magasin au Québec. Ici les surfeurs sont très nombreux.

Donnez-nous des nouvelles du Québec : ont-ils retrouvé la petit Cédrika de Trois-Rivières ? Y a-t-il des retombées du décès de la mairesse Boucher ? Le gouvernement Charest a-t-il été renversé ? …et bien d’autres choses.
Continuez de nous écrire, de nous lire.
Ici il est 21 :00 et au Québec 7 :00 du matin. Bon matin.
Maintenant je vous laisse au bon soin de mon chou.
Soulignons d'abord que le colloque avait lieu dans un ancien séminaire, un édifice particulièrement joli, avec ses boiseries et son architecture.
Alors ce fût trois jours fort stimulants sur le plan du travail. Je comprends beaucoup mieux le concept de « Men’s Shed ». C’est un mouvement relativement récent qui est surtout présent en Australie, particulièrement dans les états de South Australia, Victoria et New South Wales. C’est un peu comme les clubs AFEAS qu’on connaît au Québec pour les femmes. Le concept de la « shed » où l’homme de la maison se retrouvait jadis pour y faire différent bricolage et parfois se retirer du reste de la famille a été repris et modifié. Il s’agit d’offrir aux hommes de la communauté locale un lieu pour socialiser, apprendre et se réinscrire dans la communauté. Ces projets naissent habituellement en partenariat avec la municipalité, parfois les églises, des groupes de femmes, etc. Ce sont surtout des hommes âgés qui s’y retrouvent, mais aussi des hommes handicapés ou avec plus de difficultés. Le fonctionnement est démocratique mais à chaque fois, il doit y avoir un responsable, un leader qui répond des subventions gouvernementales et qui s’assure que les règles sont établies. Il s’agit le plus souvent d’un leader dans la communauté ; j’ai notamment discuté avec deux d’entre eux : un ancien homme d’affaire et un fermier qui commence sa retraite. Deux hommes qui ont visiblement le sens de l’engagement communautaire. C’était amusant de voir comment l’ancien homme d’affaire avait repris des habiletés développées dans son ancien travail au profit de la Men’s Shed qu’il dirigeait mais cette fois dans un sens de participation sociale, notamment en ayant mis sur pied une « équipe de direction », avec une répartition des tâches, etc. La participation est souvent établie à 2$ par jour. Chaque « shed » définit des propres orientations : certaines font des jouets pour les garderies, d’autres font de l’horticulture et préparent des fleurs pour des centres d’hébergement ou embellir la ville, d’autres ont des projets spéciaux pour les hommes atteints de démence, d’autres ont des projets pour inscrire les hommes des communautés culturelles dans la communauté. J’ai bien aimé l’exemple d’une « shed » dont les hommes âgés ont appris à des garçons d’une dizaine d’années à faire des petites autos (« boîtes à savon », comme on les appelait). J’avais parfois l’impression de voir mon père montrer à Steve (mon neveu) comment bricoler. Bref, bien de petites choses qui réinscrivent des hommes retraités dans la communauté et brisent leur isolement social. J’ai pensé à ma collègue Aline qui travaille sur le vieillissement et comment il faudrait penser des projets communs. Je pensais aussi à AutonHommie qui sait utiliser les talents manuels des membres et bénévoles et qui leur permet ainsi de rendre service à la collectivité et de se sentir utiles. Enfin, plusieurs ateliers s’inscrivent dans la vie des « shedders » : information sur la santé des hommes, - comme on le voit sur la photo : un calendrier sur la santé des hommes dans la Men's Shed de Manly que nous avons visitée- (notamment sur le dépistage du cancer de la prostate), des ateliers sur les relations conjugales harmonieuses, sur le budget, etc.
Je suis bien content de ma présentation. Elle semble avoir été bien appréciée. Je me débrouille de mieux en mieux en anglais.
J’ai aussi eu l’occasion de discuter avec des représentants de « Men’s Line », la ligne d’écoute pour hommes en détresse pour toute l’Australie. Le service est financé par l’équivalent du MSSS. Plus de 60 professionnels y assurent un service 24heures, 365 jours par année, avec un bon soutien clinique. On est loin de cela au Québec! Ils reçoivent actuellement autour de 120 téléphones par jour et ils sont en campagne pour mieux rejoindre des clientèles qui appellent moins : les jeunes hommes et les hommes de certaines communautés culturelles, notamment les hommes d’origine vietnamienne ou arabe. Ils comptent atteindre 200 téléphones par jour au cours des prochaines années.
J’ai aussi particulièrement apprécié le discours du ministre responsable du dossier des personnes âgées. Un ministre relativement jeune (40 ans) qui a été élu la première fois comme député à 25 ans. Rendu à la moitié de son discours, il s’est fait interrompre par un participant insatisfait d’un discours plus « officiel ». Loin d’être déstabilisé, il a mis son papier de côté et il a parlé d’une manière beaucoup plus humaine de ce qu’il croyait, visiblement un discours « senti » à l’intérieur duquel on pouvait voir qu’il connaissait très bien les problèmes reliés à la santé des hommes et qu’il se battait pour changer la situation. Ce serait si bon d’avoir au Québec un ministre qui tienne le dossier avec autant de force!!
Il semble bien que le mouvement des hommes ici est extrêmement lié au mouvement des femmes. Les femmes ont été les premières, semble-t-il, à demander à l’État d’intervenir pour soutenir leurs maris et leurs fils alors que le réseau des services pour les femmes commençait à être bien organisé. Les femmes sont actives dans les services aux hommes. Bref, on est très loin des tensions que l’on connaît au Québec! La vision est plus constructive et communautaire.
Envoyez-bnous vos commentaires. Salutations à tous et toutes!

jeudi 13 septembre 2007

Ajout d'un commentaire

Plusieurs personnes nous ont signalé avoir des difficultés pour écrire un message dans le blog. Voici la procédure que je viens d'essayer :
À la fin du message que nous avons mis, il y a écrit de manière un peu bizarre à la verticale "0commentaires" (et non la petite enveloppe, cherchez à comprendre pourquoi?!!). Vous devez cliquer là, puis il apparaît une fenêtre à l'intérieur de laquelle vous inscrivez votre commentaire et puis vous choisissez une signature (anonyme, autre ou celle qui est proposée) puis vous cliquez sur envoyer et le tour est joué.
Je reçois ensuite un message dans ma boîte de courriel de l'UL qui m'indique que votre message est entré et je dois cliquer sur "publier". Malheureusement, il y a automatiquement un système de censure que je ne peux enlever. Alors, dès que je prends mes courriels, j'accepte les commentaires et ils apparaissent sur le blog ensuite.
Au plaisir de vous lire
Gilles

mardi 11 septembre 2007

Sydney et Newcastle

Deuxième envoi : Newcastle
Je vais jumeler mes commentaires avec ceux de Gilles. Vous y verrez probablement une différence.
Dimanche 09 septembre
Tourisme oblige : Nous sommes allés à l’aquarium. A mon avis (Jeanne-Mance) une seule partie est intéressante et ce n’est pas un concept nouveau. Ses galeries souterraines qui permettent d’observer les requins, les raies et autres poissons tout autour de nous. Par la suite, j’ai visité le Wild Life. Un peu plus intéressant. J’y ai vu des koalas (voici des photos). Je n’ai pas poussé le tourisme à me faire photographier avec les koalas en arrière-plan. Mais quand même admirez-les ? Ils sont jolis n’est-ce pas ? Manou et Elie, j’avais envie de vous en acheter chacun un mais nous n’avons pas le droit.
Samedi nous avons profité du barbecue organisé par l’auberge de jeunesse sur la plage de Coogee. C’était frais mais la vue sur la mer était superbe. À plusieurs égards, Sydney nous fait penser à San Francisco : cottages aux toits de tuiles rouges, proximité de la mer, style d’architecture, etc. Cependant le centre-ville de Sydney a de nombreux édifices de construction très moderne, un peu futuriste. On n’a qu’à penser à l’architecture exceptionnelle de l’opéra et ce n’est pas le seul édifice avec une architecture particulière.
C’est une ville de jeunes, hétéroclite, bruyante mais très agréable.
L’auberge avait organisé une dégustation Vin et fromage. En bon occidental que nous sommes, on pensait se remplir la panse. Un bol de morceaux de fromage cheddar en carreaux et un bol de chips BBQ. Mais le vin a profusion. On est retournés dans notre chambre ; on avait encore faim.
Sydney est vraiment une ville de « backpackers » ; on rencontre plein de jeunes sur notre chemin. Je ne sais pas s’ils trouvent que nous faisons mon oncle et ma tante.

Lundi 10 septembre
Le train sur la route vers Newcastle nous permet d’avoir un petit aperçu des petites villes entre Sydney et Newcastle. Le voyage prend 3 heures. Le train en Australie est largement utilisé. Au Québec, ce moyen de transport est rendu vétuste. C’est dommage.
Le soir, j’ai (Gilles) participé à un club de yoga pour hommes. C’est en fait un centre de yoga qui organise des séances pour femmes, d’autres pour hommes et enfin d’autres mixtes. Comme c’était une longue fin de semaine ici avec le congé relié à l’APEC, il y avait moins de monde que d’habitude, semble-t-il, soit une douzaine alors qu’il y en aurait 20 à 30 d’habitude. Étirements de toutes sortes animés par un professeur de yoga qui anime le tout en y joignant quelques éléments « masculins » (position du guerrier, etc.). Puis une relaxation pendant laquelle j’ai dormi, je crois. Les échanges entre les participants étaient très restreints comme cela est le cas chez nous aussi dans les cours de yoga. Cependant, à la sortie, j’ai pu avoir une courte conversation avec un participant qui m’indique que le yoga représente un changement dans sa routine d’entrainement. De plus, je suis revenu en train en placotant avec un homme qui participe régulièrement à ces séances. Un américain qui demeure en Australie depuis 22 ans et qui ne retournerait plus aux USA. Selon lui, les Australiens sont beaucoup plus ouverts d’esprit que les Américains. Il rapporte que le groupe est plus nombreux l’été et qu’une fois par mois ou par deux mois, il y a une invitation pour souper ensemble au restaurant après la séance.
La communauté chinoise est omniprésente à Sydney. Partout dans les restaurants, les serveurs et serveuses sont très souvent d’origine chinoise. On retrouve aussi beaucoup de Japonais. Les restaurants de sushis sont très nombreux. Samedi nous avons soupé dans un « sushi train », où il y a un tapis roulant qui circule le long des tables et on choisit simplement le plat qui nous intéresse : 2 makis, etc.

Mardi 11 septembre :
La journée de lundi a été un peu compliquée sur le plan logistique. Il a fallu s’habituer à marcher quelque peu avec nos sacs à dos (c’est lourd pour nos vieux dos!) et mieux comprendre les réalités géographiques (les distances sont grandes, on ne connaît pas la ville). Nous avions prévu rester chez des membres Servas pour deux jours mais ces gens demeurent en fait à 50 minutes en auto du centre-ville de Newcastle dans une petite ville appelée Wongi. C’était compliqué de s’y rendre et cela ne nous permettait pas de s’assurer d’être à l’université pour 9h00 le lendemain matin. On a donc annulé et on a pris une chambre à l’auberge de jeunesse qui est superbe en plus d’être située en face de la plage!
Ce matin (Gilles), observation en classe lors d’un cours d’introduction au service social offert à la deuxième session de la première année du baccalauréat donne par Kylie (sur la photo) . Ici le baccalauréat correspond après le secondaire et dure 4 ans. Au cours de la première année, environ 30% des cours sont directement reliés au service social, les autres étant consacrés à des cours de disciplines connexes (sociologie, psychologie, etc.). L’école admet 40 étudiants et étudiantes par année Comme chez nous, les hommes constituent environ 10% de la cohorte. Il y a peu d’enseignement magistral, l’enseignement se fait beaucoup par travaux dirigés. Ce matin, 5 équipes présentaient sur des aspects de la discrimination reliée à l’orientation sexuelle : sur les plans des rôles de genre et de la famille, des politiques sociales, international et interculturel, des différences entre la ville et la campagne et enfin sur l’histoire des mouvements de revendications. Chaque groupe devait prévoir une partie « exercice » qui mobilisait le reste du groupe. Chaque présentation durait 25 minutes environ. Les équipes avaient eu 2 semaines pour se préparer. Les contenus étaient fort intéressants et vivant. C’est incroyable la différence de dynamique entre un grand groupe comme nous avons à l’Université Laval et un petit groupe comme celui-ci. Il se crée toute une ambiance de complicité entre les étudiants et étudiantes. Il y a avait beaucoup d’interactions et un bon niveau de questionnement pour des élèves de première année.
Puis ce fût mon tour avec un séminaire sur l’intervention auprès des hommes inscrit dans le cadre d’un cours de 3e année et auquel participaient aussi une douzaine de professionnels de la région intéressés au sujet. J’étais très nerveux d’autant plus que j’avais manqué un peu de temps pour bien me préparer à mon goût. Cela m’amène à chercher davantage mes mots quand je parle en anglais. J’ai quand même présenté environ 45 min puis on a eu une bonne heure de discussion que j’ai enregistrée. Cela a permis de voir des différences et des similarités entre nos expériences de travail avec les hommes. Essentiellement, les professionnels rapportent affronter sensiblement les mêmes problèmes que chez nous : les hommes demandent moins d’aide, le font souvent sur pression notamment de la conjointe. Cependant ils et elles observent que la situation change considérablement depuis quelques années et dans certains services, les hommes constituent, semble-t-il, presque la moitié de la clientèle. Par ailleurs, il semble que, contrairement à chez nous, les services pour les hommes sont beaucoup nés à partir de pressions venant des groupes de femmes qui désiraient que des services soient mis en place pour leurs conjoints et leurs fils.
Pour ma part (Jeanne-Mance), j’ai eu mon premier cours d’autonomie. Promenade dans la ville, demande d’information à la gare de train et au Tourist information centre. En marchant quelques mètres, je suis tombée face à face avec le Pacifique, des surfeurs, une plage. J’y suis restée pendant deux heures, juste là à regarder. Je sais que cela vous écœure un peu. Que c’est beau, que c’est beau! Voici quelques photos. Les vagues sont violentes. Entendez-vous le bruit, j’aimerais que vous soyez là pour les entendre.

Imaginez-vous qu’il y a un IGA même ici!

J’ai une petite anecdote à vous raconter. Je me promène sur la rue Hunter à Newcastle. Quelqu’un m’arrête (un beau blond par ailleurs) et me dit en anglais : « Vous venez du Québec ». Je dis « oui » pensant qu’il avait vu mon badge sur ma sacoche. Eh bien non mesdames et messieurs, lui et sa femme sont venus souper chez nous il y a trois semaines au Québec. Comment a-t-il fait pour me reconnaître, d’autant plus que lorsqu’ils sont venus j’avais les cheveux longs. Encore plus, nous allons souper chez eux ce soir. Sa conjointe enseigne à l’université et a invité une gang à souper. Quand même il faut le faire. En fait, je (Gilles) dois dire que l’équipe de prof (elles sont 6 ou 7) profitent de ces occasions pour fêter ensemble. Toutes y étaient pour souper chez Debbie, 14 convives avec Debbie, son mari et nous. Souper fort agréable. C’est vraiment très convivial dans cette école! Mme Généreux du Bureau International avait bien raison d’insister pour ne pas que je manque cette université.

Nous vous laissons et à bientôt. Donnez-nous vos commentaires et de vos nouvelles et des nouvelles du Québec et du Canada car nous n’avons que peu de nouvelles sinon qu’un canadien habillé en Ben Laden a franchi le cordon de sécurité à l’APEC.

Bisous tout le monde.

samedi 8 septembre 2007

Premier envoi - Sydney 8 septembre

Sydney, 7 septembre : Nous en sommes à notre deuxième journée à Sydney. La première journée a surtout servi à récupérer du voyage et à nous régler plein de petites choses pour les prochains jours, notamment l’hébergement. Il y a à Sydney de très nombreuses auberges de jeunesse (« Backpackers Hostels ») dont la qualité est plutôt variable. En fait, seulement quelques unes font partie du réseau Hosteling International qui garantit une certaine qualité mais dont le coût est plus élevé. Le premier soir, nous avons dormi dans une auberge de jeunesse dans le quartier Chris Croff, réservation faite par Internet.
La chambre était petite propre et, comme dans la plupart de ces auberges de jeunesse, très élémentaire à 60$AUD par nuit. Notre courte sortie en soirée nous a révélé un quartier qui correspond à peu près à Pigalle à Paris, ou encore au coin Ste-Catherine-St-Laurent à Montréal : de nombreuses auberges de jeunesse, des jeunes qui fêtent, parfois un peu trop, boutiques érotiques, salon de danseuses, prostituées, etc. Bref, on a décidé de changer d’auberge de jeunesse. Nous sommes donc maintenant à l’immense auberge de jeunesse du centre-ville, c’est une auberge un peu plus dispendieuse, un peu plus sympathique et surtout près de tout.

Chose particulière, les grands de ce monde ont choisi de venir à Sydney en même temps que nous pour le sommet de l’APEC. Donc manifestations et le gouvernement australien a décidé de décréter que ce vendredi serait journée de congé à Sydney. Nous sommes arrivés sans le vouloir en pleine opération de Greenpeace dont deux personnes manoeuvraient pour installer une banderole sur un gros édifice.

Nous sommes monté dans la tour qui nous offre une vue extraordinaire sur la ville de Sydney : le célèbre opéra, le stade olympique, et tout ce que cette ville de 4 millions d’habitants présente vu de très haut (je ne me souviens plus combien de mètres cela représente, mais c’est très haut). Quelle vue superbe!

Par la suite, nous avons déambulé dans les rues du centre-ville, notamment de superbes beaux parcs où on a aperçu des oiseaux du paradis, fleur si rare chez nous, que l’on achète chez les fleuristes alors qu’ici ces fleurs poussent dans les jardins comme des arbres.
Puis il y a eu le quartier chinois, le jardin chinois, le Paddy.s market. Beaucoup de marche, le tout accompagné du circuit en monorail, le même genre de monorail que nous avions connu lors de l’Expo67 et qui serait très joli dans notre belle ville de Québec. On ne comprend pas que la mairesse Boucher n’ait pas songé à cela de son vivant!

Voilà pour ce premier jet de blog. Nous vous saluons et pensons à vous.

Gilles et Jeanne-Mance

NB : Au fil des jours, le style changera quelque peu selon qui de nous deux préparera le texte.