lundi 12 novembre 2007

Rishikesh Menri Patiala Amritsar Dharamsala

12e. envoi : Rishikesh / Menri / Patiala / Amritsar/Dharamsala
Rishikesh
Nous avons quitté Delhi, la grande ville. Nous avons fait l’expérience du train pour se rendre à Rishikesh (5 heures de route) dans l’état de l’Uttarakhand. Train très confortable avec un excellent service : thé à volonté, petit déjeuner, bouteilles d’eau, etc. Ce trajet nous a permis de voir la campagne et nous avons pu voir ainsi que l’Inde a de vastes champs d’agriculture. En fait, le train est un très bon moyen de se déplacer. Le prix entre la première et deuxième classe n’est pas si exorbitant et comme nous avaient dit plusieurs de nos amis, mieux vaut prendre la première classe.
Rishikesh est une ville sacrée, là où débute le Gange. Nous sommes dans l’Himalaya, le paysage est splendide. Le matin, il fait un vent très fort et nous endurons notre polar une bonne partie de la matinée mais très vite le soleil apparaît et c’est une magnifique journée qui nous attend. Cette ville est touristique et semble-t-il que c’est là où on sent une certaine spiritualité. Bien sûr il y a beaucoup de ashrams (centres avec cours et activités de type massage, yoga et méditation surtout, le plus souvent dirigé par un « maître ». Comme tous bons touristes, nous avons découvert le massage ayurvédique et la sirhodorva. Ici, on peut recevoir un massage d’une heure pour seulement 300 Roupies (environ 12$ CDN). Ce dernier est assez spécial, je (Jeanne-Mance) suis couchée sur le dos et on place un bol à environ deux pieds au-dessus de ma tête. Ce bol est rempli d’une huile particulière. Pendant une heure, on fait couler cette huile sur le front en la promenant de gauche à droite. Au début, la sensation est ordinaire mais, à un moment donné, c’est comme si on tombe dans un sommeil pour se laisser pénétrer par cette huile. Je vous conseille ce type de massage. Pour ma part (Gilles), j’ai essayé un massage aux herbes chaudes à quatre mains : très agréable!
Mon impression de cette ville (Jeanne-Mance) : un peu trop touristique à mon goût. Je n’ai pas beaucoup senti cette forme de spiritualité. Je ne suis pas certaine que les Indiens et Indiennes profitent de ces ashrams et des temples que nous avons visités.
Tous les soirs, au coucher du soleil, il y a la cérémonie des Aarti. Elle se tient sur le bord du Gange. Ce sont les moines qui président cette cérémonie et c’est un hommage au serpent Shiva. Parfois une famille demande des offrandes parce qu’elle a perdu un être cher, ou veut célébrer un événement heureux. La cérémonie consiste en des chants en Shankti. Après une heure de chants on fait flotter des chandelles dans le Gange. C’est une belle cérémonie. À Rishikesh, les singes se promènent parmi nous. Gilles a tenté d’en toucher un mais il s’est fait vitement taper par celui-ci.
Autre événement intéressant, nous avons été invités à souper chez notre guide Harri et sa petite fille de deux ans Shanti. Nous avons rencontré sa conjointe, Valérie, une Québécoise, plus tard à Menri alors qu’elle accompagnait un groupe. Hari s’est assuré que tout se passait bien pour nous tout au long de notre séjour. C’est un type charmant et généreux. Il a bien voulu partager avec nous sa vision de la situation en Inde, c’était fort intéressant. Comme il le disait si bien : « L’Inde n’est pas un pays, c’est un monde ». Il nous a invités au mariage de son frère le 26 novembre, mais nous ne pourrons sans doute pas y être.
Nous sommes restés dans un hôtel à 400 Roupies (environ 16$CDN), simple, mais propre et avec une vue superbe sur la vallée du Gange.

Monastère de Menri
Alors là c’est l’endroit rêvé pour réfléchir sur la vie, son existence contempler le paysage puisque nous sommes à 1 600 mètres dans l’Hymalaya dans un monastère dirigé par des moines tibétains. À 5 heures du matin, le soleil se lève nous laissant dans une grande émotion de fragilité. Pour ma part (Jeanne-Mance), je profite de ce moment pour remercier l’univers de me donner la chance de vivre cette expérience. On se réveille avec les chants des moines et des enfants de l’orphelinat. À cet endroit, contrairement à Rishikesh, on sent la vie spirituelle. Pour s’y rendre, nous avons pris un taxi de Rishikesh à Oachghat dans l’état voisin, l’Himachal Pradesh. Environ la moitié du trajet (8 heures) se fait dans de petites routes de montagnes. On a pu apprécier les qualités du conducteur, surtout lorsqu’on rencontrait un camion ou un autobus dans les courbes étroites. Je dois dire que j’(Gilles) ai vu parfois le ravin de près à quelques occasions.
Au monastère, c’est le contact avec la vie tibétaine. La très grande majorité des moines tout comme des employés est tibétaine. Entre autre, Chime Tsehing nous a parlé quand il a quitté le Tibet à 13 ans pour fuir la répression chinoise, laissant derrière lui sa famille et marchant pendant la nuit dans les montagnes froides de l’Himalaya, se cachant le jour, pour atteindre le Népal puis de là être envoyé en Inde. Comme nous étions en même temps qu’un groupe, nous avons été invités à assister à un enseignement donné par un maître et aussi à un spectacle donné par les enfants de l’orphelinat. Le « maître » a expliqué les trois niveaux de formation des futurs moines, formation qui dure 14 ans et mène à un doctorat. Le premier niveau, qui dure trois ans, est le sutra ; les moines apprennent à se défaire des cinq poisons : orgueil, attachement, jalousie, ignorance et la colère. Puis vient le tantra qui dure aussi trois ans pour apprendre à transformer les cinq poisons en des aspects positifs et enfin vient le cogshen qui dure le reste des études et alors les moines apprennent à vivre avec les poisons et à développer les cinq sagesses : finesse/gentillesse, connaissance, compassion, humilité et le détachement (nous ne sommes pas tout à fait sûr, c’est ce qu’on se souvient). Le spectacle des enfants était touchant.
Je (Jeanne-Mance) suis allée visiter l’orphelinat des filles. Rencontre très intéressante avec le directeur qui m’a expliqué le fonctionnement de l’orphelinat et par la suite il m’a remis entre les mains d’une jeune femme tibétaine pour le reste de la visite.

Patiala
Ensuite, nous sommes repartis en taxi vers le Punjab, à Patiala où nous attendait Manjit Singh, le directeur du département de travail social de la Pudjabi University. Cette équipe travaille notamment sur la violence conjugale. Et le hasard fait bien les choses, puisqu’il y avait en même temps un colloque sur la violence organisé par le département de sociologie. Rapidement, Manjit nous a présenté à son collègue directeur du département de sociologie et voilà, je (Gilles) deviens conférencier invité et une présentation est prévue la deuxième journée sur la situation au Québec en matière de violence conjugale. Ce colloque était fort intéressant pour avoir une idée des discussions qui ont cours en la matière dans le nord-ouest de l’Inde. À plusieurs occasions, je (Gilles) me suis fait dire que l’Inde est un pays très patriarcal. Plusieurs présentations portaient sur les problèmes engendrés par le système de dot. Par exemple, comme la femme doit aller vivre chez son mari, si la dot est jugée trop petite, la belle-famille, surtout la belle-mère et ses filles ont, semble-t-il, tendance à rendre la vie difficile à la jeune mariée. Il semble que la présence du beau-père aide car celui-ci ayant un rôle de protecteur sur la grande famille, donc incluant sa bru. On parle donc de violence ici de la belle-mère et du suicide de nouvelles mariées. Par ailleurs, la question de la dot pèse aussi lourd sur les familles. Certaines sont incapables de penser payer une dot pour marier leur fille, de telle sorte qu’il y a un phénomène très grave de foeticide, surtout au Punjab nous dit-on, lorsque les parents savent que ce sera une fille qui doit naître. Selon un professeur du département de service social, les trois plus grands problèmes sociaux sont l’abus de drogues, le foeticide (filles) et le suicide chez les petits fermiers incapables de rencontrer leurs obligations financières.
Ici, c’est aussi une immersion dans un état où se retrouve le plus fort pourcentage de Sikhs. Donc beaucoup d’hommes portent le turban, mais seulement quelques uns le kirpan (du moins à ce que l’on peut voir car certains le portent sous leur chemise). À l’université les filles sont très présentes (80% de la population étudiante nous a-t-on dit). En service social, au contraire, on retrouve 80% de garçons. Imaginez la différence lorsqu’on est habitué de s’adresser à un groupe composé à 90% de femmes et qu’on se retrouve en situation inverse! Manjit avait prévu une rencontre dans une classe de 2e année pour échanger sur nos expériences de travail social. Cela a été aussi intéressant de constater comment le service social en Inde ne peut se faire de manière aussi individualiste que chez nous alors que la famille est omniprésente. Malgré la barrière de langue (l’Anglais est souvent la 3e langue ici après l’Indi et le Pudjabi), les échanges étaient fort intéressants.
Enfin, soulignons que Manjit est un homme particulièrement généreux. Nous avons eu la chance d’être invités chez lui et de rencontrer sa famille. Il nous a invités au mariage de son fils en janvier prochain. De plus, il a tout mis en place pour que notre séjour soit des plus agréables. Plus encore, avec un de ses collègues, il a prévu avec nous une partie de notre séjour en Inde, notamment à Amritsar, à Dahramsala et à Varanessi sans compter des informations fort utiles pour le Kerala. Il se considère responsable de nous le temps que nous sommes en Inde, ce qui n’est pas peu dire. Il était comme un vrai père pour nous, pensant à tout et s’assurant que tout aille bien pour nous. Merci beaucoup Manjit, merci aussi à ses collègues qui nous ont accompagnés, enfin merci à Brinder Pal Singh pour le colloque sur la violence.

Amritsar
Comme nous l’a fortement suggéré Manjit, nous sommes allés à Amritsar, dans le Punjab, mais surtout berceau de la religion Sikh avec son célèbre Temple d’or( 750 kg.d'or pur). Cela nous a pris 7h30 de train pour y arriver. Nous étions attendus au Guest House de l’université (250 Roupies pour une grande chambre, propre et avec salle de bain privée). C’est une grande université et l’environnement est superbe. Comme je (Gilles) me suis tapé une bronchite, je suis allé consulter le médecin de l’université. Un type fort sympathique. Quand j’ai dit que je voulais rencontrer le médecin parce que je pensais avoir une bronchite, le réceptionniste m’a simplement indiqué la porte du bureau du médecin qui était entrouverte, sans autre formalité. La consultation était gratuite tout comme les antibiotiques qui m’ont été remis sur place. Un service assez dépareillé!
Ensuite, visite au Temple d’or, cette merveille. Des gens se baignent mi-nus dans la lac qui le contourne comme pour se purifier. Ils boivent de son eau dans le même esprit, même si la pollution est évidente. Dans le temple, des gardes et surtout des babas prient pendant toute la journée. Nous y sommes retournés le soir pour voir ce superbe temple tout illuminé. Superbe! Cette fois, j’ (Gilles) ai suivi un étudiant qui m’a présenté son père qui est gardien du temple - plutôt pris dans ses prières, il m’a salué sans plus – mais surtout son cousin, probablement mi-trentaine, un baba avec qui j’ai discuté quelques minutes. Toute la journée, il prie et il vit des aumônes que les gens laissent et que se partagent les babas. Il avait un sourire et des yeux d’une profondeur assez marquante et il dégageait une grande paix intérieure.
On a aussi visité le parc qui commémore le massacre de centaines d’Indiens par les Britanniques au début du siècle dernier. Et nous avons assisté à la cérémonie à la frontière avec le Pakistan. Le spectacle, comme le guide touristique le dit si bien, se passe autant dans la foule qu’en avant. Chacun des deux pays a son monteur de foule qui crie et scande des slogans à chaque mouvement de la garde.

Dharamsala
Le fait que le gouvernement tibétain en exil demeure à Dharamsala nous a particulièrement attiré à cet endroit. Le Dalai Lama était arrivé d’une tournée au Canada et aux États-Unis la semaine précédente. Nous avons donc eu la chance de l’entendre (avec plus ou moins 1000 autres personnes) à partir de sa chambre. Il nous enseignait comment on peut devenir une bonne personne. Mais on n’a rien compris car tout se déroulait en tibétain! Outre cela, Dharamsala est une petit ville avec énormément de boutiques de toutes sortes. Nous y avons rencontré des jeunes magnifiques. Entre autre, ce jeune homme de 16 ans, originaire du Cachemire, qui vend des chapeaux et désire venir demeurer au Québec. Ou encore celui-ci qui tient un restaurant chouette (JJI). Et encore ces trois jeunes de Delhi avec qui nous avons dîné au restaurant, qui sont plus le reflet de l’Inde moderne. C’est toujours intéressant de discuter avec des jeunes sur leur vision de l’Inde, de son développement et de la jeunesse en Inde. Nous sommes demeurés dans un guest house tenu par des moines tibétains. L’un d’eux nous a parlé de sa vie de moine. Malheureusement les deux nuits passées à cet endroit n’ont pas été de tout repos. D’abord nos voisins de chambre ont fait la fête jusqu'à 5 heures du matin. Il a fallu une intervention corsée de Gilles pour qu’ils arrêtent leur vacarme. J’espérais (Jeanne-Mance) juste que ce ne soient pas des canadiens, eh non, heureusement! La nuit suivante, eh bien, c’était le concert des chiens. Le paysage est encore des plus splendides. Le matin on a même eu droit à une montagne enneigée.
Pas beaucoup plus à dire sur Dharamsala sinon beaucoup trop de magasinage, notre porte-monnaie en a souffert un peu (ah! ah!).
Retour à Delhi en train de nuit (ouf!).

mercredi 7 novembre 2007

Delhi

11e envoi : Delhi en Inde
Partie descriptive
Partis d’Auckland pour l’Inde, nous avons fait une escale d’une nuit à Bangkok en Thaïlande (13 heures de vol). Cependant, nous reviendrons plus tard en Thaïlande. L’aéroport de Bangkok est magnifique, grand, bien aéré. Les boutiques sont plutôt dispendieuses et de très bon goût. Il était 23 heures 30 à notre arrivée et c’était comme si nous étions en plein milieu d’après-midi, tellement l’aéroport fourmillait de monde. Heureusement, quelqu’un nous attendait pour nous amener à l’auberge de jeunesse où nous couchions. Vous n’avez que quelques photos de cette partie de Bangkok car j’ (jeanne-Mance) ai malencontreusement effacé le contenu de ma carte numérique…..Sorry!
C’est vraiment une escale que nos avons faite car nous partions le lendemain, vendredi 18 h.30 pour l’Inde. Malgré tout, ce fut une journée très chargée. Nous devions se rendre à deux ambassades : Laos et Vietnam. Notre visite à celle du Laos consistait à obtenir notre visa pour entrer dans le pays. Nous devions changer notre date d’entrée à l’ambassade du Vietnam puisqu.il y avait eu une erreur sur notre visa émis en août. Le tout s’est bien déroulé, même si le transport en taxi est fastidieux avec les embouteillages. Nos anges étaient là pour nous aider.
Tout le long de note voyage, nous rencontrons des gens du Québec. À l’ambassade du Vietnam, nous avons fait la connaissance de deux personnes qui travaillent à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal. Avec elles, nous nous sommes rendus à l’aéroport : destination Inde pour nous, Vietnam pour eux.
Encore une fois, quelqu’un du nom de Prahm nous attendait à l’aéroport, il était 23 heures.30. C’est essentiel d’être attendu, ne pas essayer de trouver un hôtel par nous-mêmes, sinon on couche à l’aéroport. Nous voilà partis avec notre maison sur le dos (nos quatre sacs à dos) pour l’hôtel De Holiday Inn. Rien à voir avec la grande chaîne que nous connaissons. Le trajet de l’aéroport à l’hôtel est d’environ une quinzaine de kilomètres mais cela nous prend plus ou moins une heure et demie. L’aventure commence. Imaginez que dans le quartier de l’hôtel se tenait un festival annuel hindoue avec chars allégoriques, fanfares, musiciens, vendeurs de bébelles. Vraiment on s’est dit ils sont gentils d’organiser ce festival pour nous! C’est comme l’Australie qui nous a accueillis avec le Sommet de l’APEC.! Notre guide a eu de la difficulté car les rues étaient bloquées. Donc il arrête, nous dit « OK je vais me stationner et on va marcher jusqu’à l’hôtel ». On prend nos sacs à dos et nous déballons la rue de l’hôtel. Déjà, je (Jeanne-Mance) me sentais bien. On a eu de la difficulté à ne pas passer pour des touristes ! Vraiment, nous faisions partie de la parade !
Le De Holiday Inn est un petit hôtel propre, bien confortable, personnel courtois, gentil, lit dur comme Gilles aime mais j’ai (Jeanne-Mance) quand même pris la précaution d’arroser le drap de lavande. L’hôtel est situé en plein Main bazar qui s’étend sur environ un kilomètre carré. On y trouve de tout, du plus quétaine au plus beau dont des tissus magnifiques. J’ai (Jeanne-Mance) une image qui peut vous parler : à Delhi il y a 17 millions d’habitants et c’est comme s’ils étaient tous dans la même rue.
Nous avions rendez-vous le samedi matin avec Pradeep pour la suite du voyage et en après-midi Prahm nous a amenés faire un tour de ville. Deux québécoises se sont jointes à nous. Chouette tour de ville : ancien et nouveau Delhi, petit tour de près de quatre heures. On a vu notamment la tombe de Gandi (on y va pieds nus), la Grande mosquée, une petite tournée en rishkat du bazar, India Gate, un aperçu de la maison du président (comme dans tous les pays du monde, la maison présidentielle est d’une richesse incroyable pendant que son peuple meurt de faim (ici mourir de faim n’est pas au sens figuré - on dirait que c’est plus révoltant dans un pays comme l’Inde. Pour bien garder la main, nous avons repris notre retard du blog sur la Nouvelle Zélande (nos excuses pour ceux et celles qui attendaient d’avoir de nos nouvelles). Le soir, nous avons fait un premier tour de piste dans le bazar. C’est à ce moment que Gilles et moi décidons de nous faire coudre un costume traditionnel de l’Inde. Nous sommes si jolis dans nos mignons costumes. Vraiment, ils sont efficaces : en 24 heures un très beau costume très bien fait et cela à bas prix.
Le lendemain, nous partons pour un vrai tour du bazar. Arrivés à l’hôtel, nous en profitons pour téléphoner à une partie de notre monde, histoire qu’ils ne nous oublient pas! (c’est une farce).
Le lendemain, nous nous levons vers 5 heures du matin pour prendre le train à 7 heures pour se rendre dans une autre partie de l’Inde, Rishikesh. C’est d’ailleurs de ce train que j’ (Jeanne-Mance) écris ce blog. Voyez ces photos du smog. Derrière ce smog, il y a des gens, des maisons.
Partie qualitative
Par où commencer ? Trois jours seulement à Delhi et ce que nous avons vu est assez dépaysant, on y perd nos repères. Je (Jeanne-Mance) vais débuter par ce qu’il y a de plus important les gens à Delhi. Auparavant, je trouve important de préciser que nos commentaires à Gilles et à moi partent d’un point de vue restreint, parfois d’un quartier, parfois d’une ville et même parfois d’une rue. Nous ne voudrions surtout pas généraliser l’Inde c’est cela. Notre plus grande préoccupation c’est d’être respectueux des gens qui l’habitent. Les gens que nous avons vus sont accueillants, souriants, fiers. La langue n’est pas un obstacle car plusieurs parlent un anglais fonctionnel surtout dans les services, le bazar etc.
Je (Jeanne-Mance) ne crois pas me tromper quand je dis que les femmes sont peu présentes. On les voit peu se promener sur les rues, et à peu près pas dans les rôles publics comme servir dans les restaurants, vendre dans les magasins du bazar, faire partie de la parade le vendredi soir. Cette impression est d’ailleurs confirmée par une entrevue accordée à Gilles par un Indien (Sikh) : « L’homme est dominateur, la femme est soumise, dans les fêtes, les hommes sont ensemble à discuter, à fumer et boire, les femmes n’ont pas le droit de boire ». Par contre, il glisse que dans son couple la situation est différente, sa conjointe étant une professionnelle. Il dit d’ailleurs que dans les grandes villes, la situation tend à changer. Par ailleurs, la femme assise à côté de moi (jm) dans le train précise que,.dépendamment de la religion, la situation des femmes est différente ; l’hindouisme est la religion la plus progressiste, selon elle. Elle précise aussi que la situation des femmes est différente selon qu’elles demeurent dans la cité ou dans les villages.
J’ (Gilles) ai frappé de remaruqer comment il est excessivement rare de voir un homme et une femme se tenir la main, par contre, on voit souvent deux hommes ou deux garçons se tenir la main ou encore mettre la main sur l’épaule de l’autre. C’est somme une manière de dire : « nous sommes amis ». De manière générale d’ailleurs, j’ (Gilles) remarqué que les Indiens maintiennent un espace respectueux avec les femmes et se collent davantage ou touchent facilement un autre homme. Un matin, j’ (Gilles) pu observé du balcon de l’hotel des jeunes hommes s’aider mutuellement : tailler la moustache de l’autre, lui raser le dessous des bras, etc.
Par ailleurs, les vaches sont omniprésentes. Les vaches sont sacrée en Inde comme tous les animaux d’ailleurs, nous le savons tous et toutes. Elles sont dans les rues, on les laisse passer. Je (Jeanne-Mance) me demande bien si elles ont un propriétaire, si elles sont traites…. Elles sont parmi nous. Elles n’ont pas toujours l’air en forme. C’est la même chose pour les chiens La circulation est complètement anarchique : des chevaux côtoient les rishkaws (vélos avec 2 sièges en arrière), les taxis, les gens à pied. Comme il n’y a pas de ligne blanche, on se promène de gauche à droite, de droite à gauche, à l’envers du trafic. C’est le plus gros qui a priorité. C’est souvent complètement anarchique : les autos, les vaches, les gens qui se croisent de si près (parfois un pouce entre les autos): on se demande comment il se fait qu’il n’y a pas plus d’accidents.
Un aspect qui à la longue nous fatigue, c’est le bruit des klaxons, pour faire son chemin les chauffeurs klaxonnent constamment. C’est assez infernal. Il y a toujours du bruit dans cette ville. Le matin à 4heures 30, nous entendions des chants et un instrument. Je (Jeanne-Mance) me suis dit qu’est-ce que c’est cela? Je me suis donc levée pour voir d’où venait ces incantations. Alors, j’ai aperçu un groupe dans la rue assis par terre en train de faire leurs prières. Le son sortait par un énorme haut parleur de telle sorte que toute la rue l’entendait. Ils jouaient divers instruments et chantaient. Les gens rendaient hommage à leur dieu. Vous comprendrez que dans ces moments, on ne prend pas de photos. D’ailleurs, c’est une partie du voyage où Gilles et moi faisons très attention de ne pas photographier des gens de près, nous privilégions la prise de scènes générales comme des scènes de rue. Si nous prenons des photos des gens, nous leur demandons.
Pour ma part (Gilles), c’est le smog que j’ai trouvé le plus incommodant. Il est très fort. Le soir, dans le bazar, je n’en pouvais plus lorsque tous les kiosques ont parti leurs génératrices alors que l’électricité a manqué - comme cela arrive souvent, d’ailleurs. On se mouche et c’est noir…
La pauvreté : oui, l’Inde est un pays pauvre et cela se voit partout. Les gens habitent à plusieurs dans une maison d’une seule pièce. Nous avons vu des gens coucher dehors sur le toit des maisons, ou dans la rue - d’ailleurs, les gars qui travaillent à l’hotel couchent sur le toit. On voit les gens laver leur linge à la main tous les matins. J’ai hâte d’aller dans les cités pour voir si c’est différent. Les toilettes sont rudimentaires comme par exemple dans le train où je suis les toilettes donnent directement sur la voie ferrée. À l’hôtel où nous logions, c’était bien. Mais juste à côté, la maison de chambres étaient plutôt délabrée avec encore des trous dans le toit et les murs qui datent de la guerre avec le Pakistan de 1971. Les débris sont toujours en place, les arbres poussent à travers, les gens couchent à plusieurs dans une petite chambre, et c’est visiblement ainsi pour plusieurs maisons du quartier.
La mendicité : nous étions bien préparés à vivre cette réalité et nous nous en tirons assez bien. C’est vrai que cela existe mais c’est moins pire que nous nous attendions. Il y a des enfants et des adultes qui quêtent. Nous avons développé l’attitude suivante : nous ne donnons pas d’argent à personne. Ce n’est pas un service à leur rendre. Premièrement, les parents se servent parfois des enfants pour obtenir de l’argent. Ainsi, les enfants ne sont pas scolarisés. Deuxièmement, en donnant de l’argent on peut nuire à leur sécurité car derrière l’enfant qui quête, il se peut qu’il y ait d’autres enfants ou adultes cachés quelque part pour leur extirper l’argent qu’ils ont ramassé. Nous n’adoptons pas d’attitude agressive ou d’impatience, on dit tout simplement non ou on ignore. Mais quand même bien préparés, c’est difficile de se faire tirer le linge par un enfant qui nous suit pendant quelques minutes, sollicitant sans cesse notre pitié…
Mais quel charme que ces gens dégagent : le plus souvent très bien mis, dans de beaux costumes, un sourire charmant, un accueil chaleureux. .
Voilà ce qui a retenu notre attention et de ce qui se dégage de nos trois premiers jours à Delhi.
Merci à Pradeep et Prahm de nous avoir accompagnés pendant ces 3 jours et qui ont facilité cette prise de contact avec l’Inde.
À la prochaine.