jeudi 20 septembre 2007

4e envoi Blue Mountains

21 septembre 2007 - Quatrième envoi : Blue Mountains
Katoomba, Leura, Blackheath et Springswood

Depuis 5 jours, nous sommes dans les Blue Mountains, à l’ouest de Sydney. On dit Blue Mountains parce que la forêt est composée principalement d’eucalyptus dont l’huile sur les feuilles laisse une illusion de bleu lorsqu’elle s’évapore. Nous avons été reçus par deux couples membres de Servas.
D’abord Ian et Jane à Leura, ville voisine de Katoomba, le centre des Blue Montains. Ian est travailleur social en psychiatrie adulte et Jane travaille dans une ONG qui supporte les administratrices de garderies de la région. Ils préparent un voyage au Népal. Ils nous ont amenés faire la randonnée entre Leura et Katoomba, notamment en passant à proximité des Three Sisters, ces trois belles crêtes de roc que vous pouvez admirer. Pour remonter une fois rendus à Katoomba, il a fallu prendre le train dit panoramique (on ne voit pas beaucoup à cause des arbres) qui monte de manière très abrupte. À un moment donné, nous sommes pratiquement debout tellement la pente est inclinée. J’avais (Jmance) les yeux fermés collée sur mon chum. Moi et les hauteurs, on ne fait pas bon ménage. Cependant, j’ai quand même réussi à monter les belles montagnes que vous voyez. Magnifique, n’est-ce pas?
Nous avons eu de très intéressantes discussions sur pleins de sujets : politique, problèmes sociaux, etc. Ian est aussi le papa de deux fils de 17 et 14 ans qui étaient chez leur mère lors de notre passage, mais on a pu sentir tout l’attachement du père pour ses fils et aussi l’excellente relation que les gars ont avec Jane.
Puis nous sommes allés chez Howard et Irene à Blackheath. Il y a de ces gens que lorsque nous arrivons chez eux, c’est comme si on les connaissait depuis longtemps, tellement le contact est facile. Ils sont tous deux de jeunes retraités. Irene achève une formation en massothérapie et Howard est toujours impliqué sur le plan humanitaire, notamment en soutien à des orphelinats dans des pays en voie de développement. Howard et moi (Jmance) on s’est bien entendu sur le vin. On a passé deux jours complets avec eux, deux personnes très généreuses, « lovely couple ». Irene et moi (J.mance) nous nous sommes appréciées comme deux sœurs. A la veille du départ, elle m’a dit : c’est dommage que vous partiez, j’aurais bien aimé que vous restiez un peu plus longtemps. C’est très touchant de se faire dire cela en Australie par une personne qui nous connaît que depuis deux jours.
Ce sont aussi des amateurs de randonnée. Ils ont pris plaisir à nous faire connaître différents coins de leur région, notamment un coin où Howard partira bientôt en randonnée pendant quatre jours avec sa tente. Ces deux couples se ressemblaient : les hommes avaient chacun deux fils et les deux femmes n’ont jamais voulu avoir d’enfant. Dans les deux cas, ce sont les hommes qui ramassaient et les femmes cuisinaient (à merveille d’ailleurs). On doit vous dire que sur cet aspect nous n’étions pas trop dépaysés.
Les paysages étaient des plus exceptionnellement beaux, à couper le souffle. On a pu voir des kangourous dans leur habitat naturel et plein d’oiseaux que nous ne connaissions pas. Nous sommes entourés de fleurs exotiques et d’oiseaux superbes. Il y en a même un qui imite les tondeuses, les sons des voitures, les sons des scies à chaine, des caméras etc. C’est vraiment très drôle. Il s’appelle le Lyrebird. Et on a visité Genolan Caves. Ce sont des cavernes.









Howard m’a (Gilles) organisé une rencontre avec Marlene, du Neighbourghood Center de Katoomba. C’est une femme assez extraordinaire, une ancienne productrice de films qui est devenue organisatrice communautaire. Elle s’occupe de différentes activités dont surtout le soutien aux aidants naturels. Elle a organisé un groupe d’hommes aidants naturels pour lequel elle a obtenu un soutien financier de 3 ans qui se termine cette année. L’une des activités du groupe a été une exposition de photos, les hommes avaient en main une caméra jetable et ils devaient prendre des photos qui les représentent. L’un d’eux avait, me dit-elle, choisi de photographier le soleil de manière très éblouissante pour représenter le changement important de sa vie : sa femme avait eu un accident alors qu’elle était éblouie par le soleil et depuis elle est handicapée et il doit en prendre soin. Le centre a beaucoup travaillé le choix du vocabulaire pour rejoindre les hommes, par exemple parler davantage d’activités concrètes que d’un lieu d’échange. Ainsi, une vingtaine d’hommes aidants naturels se rencontre à tous les mois depuis presque trois ans. Le centre a aussi développé un parrainage au sein de la communauté des gays et lesbiennes pour soutenir ceux et celles qui sont en perte d’autonomie. Imaginez-vous que cela aurait été possible dans nos petites communautés québécoises alors que souvent l’orientation sexuelle demeure cachée ? Il semble par ailleurs que la région des Blue Mountains est reconnue pour avoir une population « de gauche » et ouverte d’esprit.

Nous sommes depuis mercredi soir chez John MacDonald, un chercheur avec qui je suis en contact depuis l’hiver dernier. John est le président de l’Australasian Men’s Health Forum. Il enseigne en promotion de la santé à l’University of Western Sydney et dirige le Men’s Health Information and Resources Center où nous sommes en ce jour. John est d’origine écossaise, où il a travaillé, de même qu’en Nouvelle-Écosse et en Afrique. Il parle un bon français. On a aussi l’occasion de discuter avec ses enfants, Rohan, 17 ans et Mira, 14 ans, deux jeunes « allumés ». Rohan a particulièrement aimé le film CRAZY et cela fait bizarre et chaud au cœur de chanter en cœur avec John des chansons de nos chansonniers québécois dont il souvient plus les mots que nous : Vigneault, D’or, etc. Nous avons partagé ensemble un souper. Gilles a fait la salade d’avocat et fraises (de son cru), j’ai (Jmance) fait la vinaigrette. Je demande à John s’il a du citron; il me dit oui et sort dehors cueillir un citron de son citronnier. Le goût était très différent. C’est une expérience culinaire. Ses deux enfants ont cuisiné le poisson et les gnochis. Vous allez souvent m’entendre dire (jmance) des mots comme «exceptionnel, spectaculaire, magnifique, superbe».
John est particulièrement préoccupé par le sort des gens les plus marginalisés, notamment en matière de santé des hommes, la situation des hommes autochtones. La situation des autochtones ici ressemble étrangement à celle chez nous : espérance de vie limitée, problème d’alcool, de violence, etc. qui masquent toute la richesse humaine de ces communautés. Le centre a mis sur pied une Men’s Shed pour les hommes autochtones centrée sur le partage. Abdul Monaem, travaille notamment avec ce groupe alors que Michael, le codirecteur du centre, travaille surtout sur la violence conjugale, hommes aux comportements violents mais aussi hommes violentés. On a aussi discuté quelque peu avec un stagiaire en service social, 4e année de baccalauréat et un bénévole au centre.
Comme on demeure chez John, cela nous permet non seulement d’avoir des discussions passionnantes sur le plan intellectuel mais aussi de connaître l’homme, dans sa vie quotidienne, ses passions, ses préoccupations. C'est un homme de coeur remarquable.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Vive le blue mountains,ca semble beau

Anonyme a dit…

Salut les amours!
Encore un test. La webcam que j'avais achetée ne peut pas être mise sur mon ordi...trop vieux! ALors nous devrons nous déplacer chez des amis qui ont une webcam, se donner r-v et espérer que cela fonctionne!
Élie et Manou ont réalisé aujourd'hui que lorsque c'est le jour pour nous, c'est la nuit pour vous et vice-cersa. Quelle révélation cela a été pour eux! En se couchant ce soir, Manou vous a souhaité une bonne journée! Elle a trouvé ça très comique...
On pense à vous très très fort,
Gros becs,
Avec tout notre amour plein de belles couleurs d'automne...
Isa et la gang xxxx