Après le Laos, nous voici au Viêt Nam. Nous entreprenons notre quatrième mois. Comme le temps passe vite! Nous allons toujours bien et l’essentiel est là, c’est-à-dire la santé.
Le Viêt Nam est un pays de 83 millions d’habitants dont plusieurs sont issus de d’autres pays asiatiques dont des Chinois, des Thaïlandais, des Laotiens, etc. C’est un pays en émergence bien qu’il demeure un pays du tiers-monde. On peut voir ce développement par de nombreuses constructions un peu partout dans le pays, par de grands édifices modernes, par la présence de grandes compagnies surtout japonaises comme Toshiba, Samsung, Honda, Toyota, Hitachi, etc. Très peu de compagnies américaines ont un siège ici. Il faut dire que les États-Unis ont régularisé leurs relations avec le Viêt Nam seulement sous le règne de Clinton, donc relativement récemment.
Ce qui est remarquable dans les villes que nous avons visitées, ce sont les motos,


Nous avons appris que pour traverser une rue, il ne faut pas hésiter, y aller d’un pas ferme. Si nous attendons soit la lumière verte ou soit qu’ils nous laissent passer, c'est peine perdue. Une fois engagés sur la route, on fait attention aux piétons, mais il ne faut pas hésiter. Alors nous nous disions « OK, on y va! » et cela d’un pas énergique. Même qu’une fois, en cours de route j’ai (Jeanne-Mance) pris le bras d’une Vietnamienne pour m’aider à traverser une grande artère. Elle a trouvé cela à la fois surprenant et très drôle…super sympathique ! Une autre fois, voyant mon hésitation devant le trafic intense, c’est un Vietnamien qui m’a (Gilles) carrément pris la main pour me faire traverser la rue. C’est dire qu’il faut regarder certains gestes comme ceux-là avec d’autres yeux qu’un regard usuel d’Occidentaux…
Comme en Inde, les conducteurs de cyclos sont parfois des gens qui ne savent ni lire ni écrire et cela nous amène dans de drôles de situation. Par exemple, nous présentons l’endroit où nous voulons aller avec l’aide d’une carte d’affaire ou d’une carte géographique. On nous dit « OK, OK ». On demande combien, on s’entend sur un prix, par exemple 50 000 Dongs, et hop, nous sommes partis! Mais en cours de route, on se rend compte qu’il ne sait pas vraiment où se rendre. À quelques reprises, il demande à quelqu’un sur la rue l’adresse en lui montrant la carte. Les gens répondent toujours gentiment. Au début, nous étions un peu inquiets mais très vite on a compris le système. Et une fois rendus sur place, alors là, ce n’est plus le même prix, mais nous restons fermes sur l’entente. Le Lonely Planet nous met en garde concernant ce stratagème qui, dans les faits, nous comprenons bien, cela représente une stratégie de survie. Nous avons rencontré un père de famille avec une femme et trois enfants dont le seul revenu était celui provenant du service de cyclo. Il faut dire que le revenu moyen de plusieurs personnes est relativement faible, soit environ 50$US par mois pour les gens qui travaillent en usine (C’est déjà par ailleurs, un peu plus qu’au Laos où cela représente le salaire d’un professionnel comme un médecin, donc beaucoup moindre pour les autres).
Quand on veut visiter un temple ou tout autre endroit, on nous offre de nous attendre, ce qui peut parfois durer une heure ou deux. Nous n’avons pas encore eu de problème à nous rendre là où nous voulions aller, à chaque fois, les conducteurs (motobikes et cyclos) nous ont conduits à bon port et nous attendaient patiemment.
HÀ NÔI
Hà Nôi est la capitale du Viêt Nam avec une population de 3.5 millions d’habitants. C’est une ville qui bouge, qui a une vie nocturne active, qui frétille de toutes sortes d’activités, qui est palpitante et qui, en même temps inspire la paix, la tranquillité avec en plein cœur de Hà Nôi, le magnifique lac Hoan Kiem qui mène au temple Noc Son sur une ile.
Aussitôt arrivés (17 heures), nous nous sommes mis à la recherche du spectacle des Water Puppets, une spécialité du Viêt Nam. Ce sont des marionnettes manipulées dans l’eau. Cette forme d’art ex

Il faut dire que l’hôtel où nous logions était situé tout prêt. Il est plutôt rare jusqu’à maintenant que nous avons fait la publicité d’un hôtel, mais à Hâ Noi, nous vous recommandons le Democracy Hotel. Il y a là un personnel jeune, souriant, disponible, accueillant, qui nous fait nous sentir comme chez nous dès le premier instant. Nous avons trouvé des billets pour le spectacle de marionnettes très facilement. Un moment à ne pas manquer à Hà Nôi est la visite du mausolée de Ho Chi Minh, le fondateur du Parti communiste vietnamien qui a dirigé la lutte pour l’indépendance du pays contre la France et qui a été président de la R

Par la suite, nous so

Le musée de l’ethnologie rend un hommage aux plus de 50 différentes ethnies qui composent le Viêt Nam. C’est un musée à voir même s’i

Le musée des femmes est dédié aux femmes pour souligner leur contribution lors de l’Américan War. Un guide nous a dit que sans la participation des femmes, jamais la guerre contre l’invasion par les États-Unis n’aurait été gagnée. Elles ont particulièrement servi d’espionne tout au long de la guerre. Elles travaillaient dans les restaurants, les bars, écoutaient les conversations des soldats américains quand elles ne s’en faisaient pas des «amis» pour soutirer de l’information. Les prostituées notamment, ont servi d’espionnes pour aider leur pays. Le musée fait ressortir par exemple que les femmes avaient, en-dessous du miroir des documents secrets, que leurs brassières avaient des doublures pour des documents et que leurs vêtements avaient de larges coutures doubles où étaient cachées des documents. D’autres femmes étaient sur le champ de bataille ou servaient comme infirmières. Durant cette guerre, autant les hommes que les femmes ont mis leur vie en danger. Cependant, il est plutôt rare de voir un musée dédié à la participation des femmes à la guerre. La plupart du temps on axe sur celle des hommes à la guerre.
Le contact chaleureux avec Hoang et Thang m’(Gilles) a amené à leur demander une entrevue sur la réalité des hommes au Viêt Nam. La conversation à ce sujet a été un peu complexe, compte-tenu que leur anglais demeure très limité. Hoang a appelé sa conjointe qui a servi d’interprète par téléphone interposé. Il a décliné mais m’a présenté à un de ses amis, Pham Tong Dat, qui enseigne l’anglais à l’université. Celui-ci s’est montré très ouvert et m’a invité chez lui.

Le lendemain, nous avons pris un tour sur la Baie de Ha Long.



HUÉ
Hué est une ancienne ville impériale. Une partie de la ville est occupée par une citadelle où étaient les quartiers généraux de l’empereur. C’est un site immense. De beaux monuments et édifices dont certains ont été rénovés et la rénovation est en cours pour les autres. En entrant dans la citadelle, on y voit le palais impérial.
Un moment important de notre séjour dans cette ville est sans contredit la visite de la zone démilitarisée. Entre autre, le tunnel Vinh Moc est un témoignage de la détermination des Nords-vietnamiens durant l’American War.
C’était la première fois que nous entendions parler de cette guerre en la nommant American War et non la guerre du Viêt Nam. Quand on met les événements en perspective ils prennent un autre sens…Ce tunnel a été construit en 1966. Pendant 20 mois, les Nord-vietnamiens ont creusé ces tunnels divisés en 3 planchers qui s’étendent sur une profondeur entre cinq à 12 pieds. Pendant six ans, 300 personnes (50 familles) sont demeurées dans ce tunnel. On y retrouvait une cuisine, une salle d’accouchement, des chambres pour les familles, un centre de santé, etc. Vous pouvez voir sur la photo ci-jointe la composition du tunnel.
Dix-sept enfants sont nés à l’intérieur du tunnel
(voir photo). À vivre tant d’années dans un tunnel à peine éclairé, plusieurs personnes sont restées avec des séquelles importantes et particulièrement les enfants qui aujourd’hui ont 30-40 ans. Avec cette visite, était jumelée celle du Musée de l’Américan War.
Pendant que Gilles préparait son texte pour la formation au Cambodge, j’ai (Jeanne-mance) visité la Tu Dam Pagoda qui date de 1695 créée par un moine chinois. L’intérêt de cette pagode réside particulièrement dans le fait qu’elle a été le lieu où s’est établie l’association bouddhiste vietnamienne unifiée en 1961. On nous rappelle, dans cette pagode, un événement qui s’est passé en 1963. Un moine en signe de protestation contre les politiques en faveur de la guerre, s’est immolé sur la place publique. On expose la voiture dans laquelle il est arrivé dans la ville. J’ (Jeanne-Mance) ai également fait la visite d’une Maison de Jardins. J’ai vu un arbre qui produit la cannelle, un figuier, un arbre de papaye, un arbre qui produit le fruit du dragon. Ce lieu est habité par des gens qui se font un plaisir de nous faire faire le tour de leurs jardins.
À Hué, je (Jeanne-Mance) me suis fait confectionner un costume. Quelle habilité ont ces femmes pour la couture! À midi, elle prenait mes mesures et à 21 heures, le costume était prêt avec une seule petite retouche à faire, ce qui a été fait sur le champ.
HO CHI MINH CITY (SAI GON)
Originellement, cette ville s’appelait Saigon. En 1975, son nom a été changé pour celui de Ho Chi Minh City en signe de reconnaissance pour le feu président du même nom. On sent que plusieurs habitants ce cette ville éprouvent un certain regret de telle sorte qu’ils utilisent toujours le nom de Saigon. Elle se compose de huit millions d’habitants selon un guide, soit environ 10% de la population du Viêt Nam. C’est une ville florissante, qui ressemble à un peu n’importe quelle grande ville. Un soir, nous soupions au 9e étage d’un hôtel. De haut, on y voyait la ville. On ne se serait pas cru au Viêt Nam : grands édifices très illuminés, circulation intense, beaux parcs, grands néons de publicité, bref, on aurait pu être n’importe où. Cependant, ce qui fait la différence, c’est la chaleur humaine des Vietnamiens. On se sentait vraiment bien et on se disait combien on aurait de difficultés à revenir dans notre petit quotidien!
En arrivant à HCMC, je (Gilles) devais terminer de lire et commenter un chapitre de livre et expédier le tout dans la journée. Comme nous sommes 12 heures en avance, cela m’a permis que mes réactions entre à temps voulu. Puis j’(Gilles) ai tenté de rejoindre Care Ho Chi Minh City, qui a déjà eu un projet fort intéressant pour mobiliser les hommes dans la lutte contre le SIDA. Malheureusement, ce projet est terminé mais j’ai quand même pu avoir une entrevue avec un guide Vietnamien qui parlait suffisamment bien l’anglais pour me parler de la situation des hommes au Viêt Nam. Il s’agit d’un type assez exceptionnel, un portrait de ce que représente la résilience. Il est issu d’une famille sino-vietnamienne, soit le groupe qui a subit le plus la répression à la fin des années 70, dont plusieurs se sont enfuis du pays et qu’on a appelé les Boat People, à la base de la majorité des Vietnamiens qui vivent au Québec. La famille de cet homme, sept enfants plus les parents, était beaucoup trop pauvre pour payer un passeur et penser quitter le pays. Ces années ont été pour ces gens une période d’extrême pauvreté dont les souvenirs demeurent amers. Aujourd’hui, toute la famille s’en est bien sortie fort heureusement.
Pendant ce temps, Jeanne-Mance a suivi un cours de cuisine vietnamienne. On pourra donc tous goûter à de la bouffe vietnamienne au retour. Elle s’est procuré le tablier et les mitaines ainsi que le petit livre de recettes. Bref, tout ce qu’il faut, ou presque, pour faire de la bonne cuisine…
Hué est une ancienne ville impériale. Une partie de la ville est occupée par une citadelle où étaient les quartiers généraux de l’empereur. C’est un site immense. De beaux monuments et édifices dont certains ont été rénovés et la rénovation est en cours pour les autres. En entrant dans la citadelle, on y voit le palais impérial.
Un moment important de notre séjour dans cette ville est sans contredit la visite de la zone démilitarisée. Entre autre, le tunnel Vinh Moc est un témoignage de la détermination des Nords-vietnamiens durant l’American War.



Pendant que Gilles préparait son texte pour la formation au Cambodge, j’ai (Jeanne-mance) visité la Tu Dam Pagoda qui date de 1695 créée par un moine chinois. L’intérêt de cette pagode réside particulièrement dans le fait qu’elle a été le lieu où s’est établie l’association bouddhiste vietnamienne unifiée en 1961. On nous rappelle, dans cette pagode, un événement qui s’est passé en 1963. Un moine en signe de protestation contre les politiques en faveur de la guerre, s’est immolé sur la place publique. On expose la voiture dans laquelle il est arrivé dans la ville. J’ (Jeanne-Mance) ai également fait la visite d’une Maison de Jardins. J’ai vu un arbre qui produit la cannelle, un figuier, un arbre de papaye, un arbre qui produit le fruit du dragon. Ce lieu est habité par des gens qui se font un plaisir de nous faire faire le tour de leurs jardins.
À Hué, je (Jeanne-Mance) me suis fait confectionner un costume. Quelle habilité ont ces femmes pour la couture! À midi, elle prenait mes mesures et à 21 heures, le costume était prêt avec une seule petite retouche à faire, ce qui a été fait sur le champ.
HO CHI MINH CITY (SAI GON)
Originellement, cette ville s’appelait Saigon. En 1975, son nom a été changé pour celui de Ho Chi Minh City en signe de reconnaissance pour le feu président du même nom. On sent que plusieurs habitants ce cette ville éprouvent un certain regret de telle sorte qu’ils utilisent toujours le nom de Saigon. Elle se compose de huit millions d’habitants selon un guide, soit environ 10% de la population du Viêt Nam. C’est une ville florissante, qui ressemble à un peu n’importe quelle grande ville. Un soir, nous soupions au 9e étage d’un hôtel. De haut, on y voyait la ville. On ne se serait pas cru au Viêt Nam : grands édifices très illuminés, circulation intense, beaux parcs, grands néons de publicité, bref, on aurait pu être n’importe où. Cependant, ce qui fait la différence, c’est la chaleur humaine des Vietnamiens. On se sentait vraiment bien et on se disait combien on aurait de difficultés à revenir dans notre petit quotidien!
En arrivant à HCMC, je (Gilles) devais terminer de lire et commenter un chapitre de livre et expédier le tout dans la journée. Comme nous sommes 12 heures en avance, cela m’a permis que mes réactions entre à temps voulu. Puis j’(Gilles) ai tenté de rejoindre Care Ho Chi Minh City, qui a déjà eu un projet fort intéressant pour mobiliser les hommes dans la lutte contre le SIDA. Malheureusement, ce projet est terminé mais j’ai quand même pu avoir une entrevue avec un guide Vietnamien qui parlait suffisamment bien l’anglais pour me parler de la situation des hommes au Viêt Nam. Il s’agit d’un type assez exceptionnel, un portrait de ce que représente la résilience. Il est issu d’une famille sino-vietnamienne, soit le groupe qui a subit le plus la répression à la fin des années 70, dont plusieurs se sont enfuis du pays et qu’on a appelé les Boat People, à la base de la majorité des Vietnamiens qui vivent au Québec. La famille de cet homme, sept enfants plus les parents, était beaucoup trop pauvre pour payer un passeur et penser quitter le pays. Ces années ont été pour ces gens une période d’extrême pauvreté dont les souvenirs demeurent amers. Aujourd’hui, toute la famille s’en est bien sortie fort heureusement.

Pendant ce temps, Jeanne-Mance a suivi un cours de cuisine vietnamienne. On pourra donc tous goûter à de la bouffe vietnamienne au retour. Elle s’est procuré le tablier et les mitaines ainsi que le petit livre de recettes. Bref, tout ce qu’il faut, ou presque, pour faire de la bonne cuisine…
Nous avons navigué dans le Delta du Mekong. Bel endroit qui a beaucoup servi à déjouer l’armée américaine lors de l’American War. À certains endroits, les canaux sont très étroits et comportent de nombre

Pour ma part (Jeanne-Mance), je suis allée voir le Palais de la réunification pendant que Gilles allait voir le tunnel de Cu Chi. Ce palais est le symbole de la libération et de la réunification du Viêt Nam. C’est là que le 30 avril 1975, un soldat vietnamien est entré en courant avec le drapeau du Viêt Nam pour proclamer la défaite des États-Unis et la victoire du peuple vietnamien. Une exposition dans ce palais nous montre une belle photo du soldat qui court au deuxième plancher avec le drapeau au bout du bras. Aujourd’hui, cet édifice sert pour des réceptions officielles du gouvernement ou des rencontres politiques du Parti communiste.
Les tunnels de Cu Chi sur certains aspects ressemblent à ceux de la zone démilitarisée. Des familles entières y vivaient. Cependant, c’est aussi là que se tenait le quartier g


Commentaires généraux sur la situation des hommes au Viêt Nam
Encore une fois, nous tenons à nuancer considérablement nos commentaires. Nous n’avons visité essentiellement que tro


Rapidement, nous avons remarqué que les femmes sont très présentes au Viêt Nam. On les voit partout, autant que les hommes. Certains domaines sont nettement plus masculins, comme chauffeurs de taxi, de « motobike » ou de « cyclo » ou encore comme policiers, mais les femmes sont un peu plus présentes que les hommes dans les boutiques et magasins alors qu’ils et elles se retrouvent en nombre comparable et faisant sensiblement les même tâches dans les restaurants et les hôtels. De plus, les femmes sont aussi très affirmatives et viennent à nous tout autant que les hommes. Sur le plan des lois, l’égalité est reconnue comme un principe depuis 1946 (Harris, 2007), notamment les femmes ont droit au même salaire que les hommes. Une loi interdit la violence conjugale depuis 1986 (Harris, 2007), soit avant même celle du Québec. De plus, le Parti communiste a toujours favorisé le développement d’organismes pour les femmes. Le rapport de Dong et al. (2000) rappelle que la participation des femmes à la guerre de même que les positions politiques du Parti communiste ont fait en sorte que les femmes ont occupé une place importante à plusieurs niveaux, dont sur le plan de la représentation politique.
Cependant, ce même rapport identifie que la politique de la Doi Moi, soit l’ouverture à l’économie de marché, a eu des effets positifs sur le développement économique (surtout) des villes mais que depuis, l’écart entre la ville et la campagne s’est agrandi et que la situation des femmes a régressé, notamment dans les villages où les valeurs traditionnelles concernant les rôles de genre seraient, semble-t-il, de retour comme d’ailleurs, le nombre de femmes en politique aurait aussi décliné de manière importante et la scolarisation des filles aurait régressé dans les campagnes. À l’opposé, dans les villes, surtout à Ho Chi Minh City, les femmes se retrouvent plus souvent sur le marché du travail et avec plus de partage des tâches domestiques

Harris (207), tout comme le Lonely Planet, précise que même si l’homosexu

Un peu comme en Inde et au Laos, beaucoup d’hommes fument. Il semble qu’il soit mal vu qu’une femme fume la cigarette, donc on en voit très peu, alors qu’on voit plusieurs fumeurs. Il semble aussi qu’il y ait une croissance du problème de jeu compulsif chez les hommes.
Care Ho Chi Minh City avait développé un projet intéressant dans la lutte contre le VIH et le SIDA, le Men to Know Project, qui, au lieu de considérer les hommes comme les grands responsables de tous les maux, les approchaient sur une base positive en s’appuyant sur leur rôle traditionnel de protecteur de la famille (Quang, 2000). Le projet questionnait les perceptions des rôles hommes-femmes, le partage des tâches, aussi bien que les comportements à risque. Il semble que le projet a reçu une ouverture fort intéressante et qu’il apportait des changements importants dans la famille. Malheureusement, il n’est plus financé depuis 2005. Harris (2007) soulignait, dans sa présentation au colloque de l’AMSA, l’importance de développer un travail communautaire sur le terrain si on veut vraiment changer les choses dans la vie quotidienne et non seulement travailler sur le plan politique. Il semble bien que l’histoire du Viêt Nam sur ce plan le confirme. C’est l’un des pays qui a avancé le plus rapidement sur le plan de l’égalité de droits pour les femmes, mais cette égalité tarde, semble-t-il, à se transformer dans les faits au sein des familles, notamment dans les campagnes.
Ici aussi, on sent de plus en plus une occidentalisation. Le téléphone cellulaire, de même qu’Internet sont très présents. De plus, chez les hommes, on sent une valorisation du corps musclé. Par exemple, à quelques reprises, des jeunes hommes vietnamiens m’ (Gilles) ont pris le bras pour me dire qu’ils me trouvaient musclé (et je ne le suis pas beaucoup il me semble, mais à côté d’un petit homme vietnamien, je le suis…). La situation est plus marquée à Ho Chi Minh City qui prend l’allure d’une ville occidentale.
Impressions sur des touristes
Quand on voyage, on constate des aberrations de la part de certains et certaines touristes. Depuis le début de notre voyage, nous tentons de développer un tourisme responsable et respectueux. Parfois certaines attitudes de tourismes nous invitent à la prudence en espérant que nous ne reproduisons pas ces mêmes façons de faire. Nous avons le devoir, comme touristes ou comme voyageurs, d’être de bons ambassadeurs de notre pays. Nous aimerions ici rapporter quelques faits qui nous on fait réagir. Par exemple, lors du vol vers Luang Prabang en provenance de Chang Mai, il y avait une jeune fille qui portait une blouse, que l’on appelait dans les années 70, une blouse indienne, cette blouse blanche un peu transparente avec une brassière noire et une paire de petites culottes en dessous, donc sans bermuda ou pantalon. Évidemment, tout le monde la regardait. Le personnel de l’aéroport était quelque peu intimidé, d’autant plus que tous les guides touristiques sur la Laos parlent de l’importance de respecter les traditions de ce peuple, notamment que c’est un peu prude où on ne porte par de shorts par exemple. Nous attendions nos bagages et je me disais (Jeanne-Mance) : « Je vais lui parler, cela n’a pas d’allure ». Alors n’écoutant que mon courage et ma détermination, je m’approche de la jeune fille en question. D’abord, je lui demande si elle parle anglais et elle me répond oui. « J’ai quelque chose à vous dire, je trouve que la manière dont vous êtes habillée n’est pas très respectueuse pour le peuple laotien et pour nous. Je ne sais pas si vous avez lu sur le Laos, mais ce n’est pas dans leur coutume. (elle me répond non). Est-ce que vous comprenez ce que je veux dire et merci ». Quelques minutes plus tard, elle portait des pantalons.
Un autre exemple, cette fois-ci à la poste à Hué. Un Américain envoyait un paquet dans son pays. La pratique est que les personnes responsables du courrier international ouvrent tous les paquets, vérifient le contenu de chacun d’eux; c’est long. Il faut penser que nous sommes ici dans un pays communiste. Alors notre Américain s’impatiente en voyant que la jeune fille ouvre la boîte dans laquelle était la belle cravate pour son père ou son beau-frère…! Il crie à la jeune fille « It’s a tie », en faisant le geste. J’étais très choquée de ce ton, alors je lui dis « Nous sommes dans un pays du Tiers Monde, cela demande un peu de patience ». Il s’est calmé.
Une Française au mausolée de Ho Chi Minh avait réussi à passer sa caméra malgré les mesures de sécurité. Un gardien, en vietnamien lui dit probablement « vous devez aller porter votre caméra à la consigne tel qu’il est indiqué ». Indignée, la Française lui dit
« Je parle Français, monsieur, parlez-moi en Français ». Je m’en veux encore de ne pas lui avoir répondu.
Pire, dans l’un des musées sur l’American War, un Américain avait écrit dans le « Guest Book » que si on voulait entendre LA vérité sur cette guerre, il fallait aller aux USA. Je (Gilles) n’ai pas pu m’empêcher d’écrire une réplique en soulignant qu’il n’y pas qu’une seule vérité et que celle des USA ne constitue certes pas LA vérité, qu’il y avait ici suffisamment d’effets visibles pour comprendre qu’une guerre comme celle-là est une horreur et que, malheureusement, les USA ne semble pas avoir compris puisqu’ils récidivent avec l’Irak. Un Espagnol qui était à côté de moi m’a félicité pour mon commentaire! J’étais quand même impressionné du front qu’avait eu cet homme d’arriver dans un pays qui, jadis, a été envahi par son propre pays et d’oser « cracher » ainsi sur ce peuple à nouveau, sans aucun égard.
Nous ne portons pas de jugement sur ces attitudes; parfois c’est simplement une question d’ignorance, parfois de la fatigue accumulée, de l’impatience ou tout simplement un moment d’agressivité et que ces personnes en dehors de ces situations sont probablement tout à fait charmantes. Nous soulignons ces faits, d’abord pour nous, en espérant que quelqu’un nous interpellera si nous agissons de la sorte et aussi pour montrer comment nos attitudes, même si elles sont involontaires, peuvent choquer inconsciemment. C’est parfois difficile de garder son sang froid et son calme quand pendant les cinq premières minutes à prendre un café dans un restaurant, nous sommes sollicités par huit vendeurs (de lunettes, de briquets, de hamacs, de copies de Lonely Planet, de parfums, de bijoux, de journaux), tout aussi insistants les uns que les autres. Mais encore une fois, ce sont des stratégies de survie de gens très pauvres. Mais aussi, est-ce que nous nous permettrions d’être aussi exigeants et agressifs dans un pays développé? Ce n’est pas certain, on aurait des chances de se faire mettre à notre place assez vite alors que dans les pays moins développés, le tourisme est tellement important pour la survie, que plusieurs commentaires inacceptables de touristes sont tolérés.
En conclusion, nous voulons remercier particulièrement le personnel du Democracy Hotel à Hà Nôi, le professeur Pham Tong Dat et son groupe d’étudiants, Hoang et Thang nos « motorbikes » de Hà Nôi, et Andy de Ho Chi Minh City. Nous voulons souligner le courage, l’ingéniosité et la détermination du peuple vietnamien qui a eu raison de l’impérialisme américain (ce n’est pas rien) après avoir lourdement conquis son indépendance de la France.
Références
Harris, J.D. (2007). A Good Husband Does Not Feed His Wife Sweets. Power point presenté à l’American Men Studies Association Conference, Kansas City.
Harris, J.D. (2007). Gender in Vietnam: The Importance of Men’s Studies. Texte non publié remis par l’auteur.
Long, L.D., Hung, L.N., Truitt, A., Phuong Mai, L.T. & Anh, D.N. (2000). Changing Gender Relations in Vietnam’s Post Doi Moi Era. Policy Research Report on Gender and Development Work Paper Series (14). The World Bank Development Research Group - Poverty Reduction and Economic Management Network.
United Nations Population Fund (UNFPA) (2007). New “Common Sense”: Family-Planning Policy and Sex Ratio in Viet Nam – Executive summary. 4th Pacific Asia Conference on Reproductive and Sexual Health and Rights. October 2007. Hiderabad, India. Disponible sur Internet.
Quang, M.N. (2000). In VietNam in the know take responsibility to stop HIV/AIDS. International Conference AIDS, July 9-13. Abstract WePeD4650. Disponible sur Internet.
Rydstrom, H. (2006). Masculinity and Punishment. Childhood, 13 (3) 329-348.