samedi 31 mai 2008

26e envoi : France : douce France – Première partie : le Nord

26 e envoi: La France : douce France
La France, la douce, la grande et merveilleuse France aussi belle qu’en 1999 lorsque nous l’avions visitée en famille. La France est le 14e et avant-dernier pays de notre périple avant l’Angleterre. Nous publierons le blog sur la France en deux parties, une pour le Nord de la France et l’autre pour le Sud. Nous sommes partis à 4 heures du matin de chez nos amis d’Irlande (merci Rosaire et Sylvie pour s’être levés si tôt) afin de prendre l’avion à 6 heures pour se rendre à l’aéroport de Beauvais au nord e Paris, puis l’autobus et le train pour se rendre à Caen où nous attendaient nos amis Xavier et Françoise.

Caen
Nous connaissons Xavier et Françoise depuis 1999 alors qu’ils nous avaient reçus comme membres Servas. Et nous les avions accueillis en 2004 à Québec. Gilles les avait aussi revus en 2005 lors d’un congrès qui avait lieu dans cette belle ville. Comment les décrire ? Ce sont des retraités qui demeurent très engagés dans leur milieu et chacun à sa façon. Xavier est bénévole pour une association qui aide les gens à faible revenu qui désirent partir une petite entreprise. Cette association regroupe des personnes avec diverses compétences (comptabilité, gestion de personnel, finance, administration générale, etc.) qui sont mises à profit auprès des petits entrepreneurs. Ils les accompagnent pendant un certain temps pouvant aller jusqu’à un an. Il est aussi engagé dans le soutien à des orphelinats de pays défavorisés. Françoise, quant à elle, est présidente d’une association qui regroupe divers services pour les gens démunis de son quartier (comptoir vestimentaire, épicerie sociale, etc.). Ce fut très agréable de les revoir et de partager ensemble de bons repas, de belles visites et surtout de bonnes discussions autour de l’éducation des enfants et petits-enfants, de la situation politique en France et au Québec, des nos engagements respectifs, de nos projets, de nos voyages, de nos états d’âme etc.
L’épicerie sociale et le Centre socioculturel
Avec Françoise, nous avons visité ce projet qui lui tient tant à cœur. Nous y avons passé un avant-midi. Il s’agit d’une épicerie où les prix sont vraiment très bas comparativement au marché. Sur les tablettes, on retrouve divers produits de base de bonne qualité. Les membres de cette épicerie qu’ils appellent les adhérents, donnent de leur temps bénévolement pour ranger la marchandise sur les tablettes, tenir la caisse etc. Cela ressemble à nos comptoirs alimentaires au Québec. Au moment où nous y sommes rendus, il y avait beaucoup de monde qui « placotait » autour d’un café. En fait, il s’agit beaucoup plus qu’une simple lieu où acheter de la nourriture à prix très bas, c’est aussi un lieu de rencontre, de socialisation, se soutien social, et un moyen de reprendre du pouvoir sur sa vie, son milieu, son quartier. Une belle atmosphère de convivialité et de camaraderie régnait dans la petite cuisine.
Françoise nous a aussi fait rencontrer le directeur du Centre socioculturel, Gérard Catasso. Le centre socioculturel a vraiment pris une orientation axée sur le développement du pouvoir d’agir des gens défavorisés. Ils sont cinq permanents soutenant les groupes, incluant une garderie. Celle-ci est un lieu pour soutenir les habiletés parentales. L’équipe accorde une importance à mobiliser les pères et à les soutenir.
Françoise était très heureuse que nous y soyons allés. Pour elle, nos jetions en quelque sorte un regard extérieur sur l’organisation de ce service : nos observations, notre expérience avec les organismes communautaires, notre perspective de travailleurs sociaux. Je (Jeanne-Mance) crois qu’elle a vraiment apprécié nos commentaires. Mais il faut dire que leur travail est vraiment bien ! Nous n’avons pu profiter de la même expérience avec Xavier, mais cela sera peut-être pour une prochaine fois…
La région de Caen
Ils nous ont fait visiter quelques beaux attraits touristiques de la région environnante. Par exemple l’église St-Pierre de Thaon qui date du X1e siècle. Elle est située dans un tout petit village loin dans les bois. Le petit sentier qui nous y amène me (Jeanne-Mance) faisait penser à ces chemins que pouvaient parcourir anciennement les chevaliers du roi. On se croirait dans un autre siècle, d’autant plus que la mairie n’a pas l’idée de rendre cet endroit touristique. Cependant, on recueille des fonds pour la rénovation de l’église. Nous sommes aussi arrêtés au Prieuré St-Gabriel, construit au Xe siècle, où se tenait cette fin de semaine-là une exposition de poterie. Le prieuré est transformé depuis quelques années en école d’horticulture. En même temps que l’exposition d’artisanat (poterie) avait lieu une vente de plantes et de fleurs. Gilles en a profité pour acheter 30 tulipes rouges à nos amis. L’occasion était trop belle : les fleurs étaient superbes et le prix fort intéressant. Ensuite, nous avons vu le Château de Creully. Construit entre le X et X11 e siècle, ce château a été témoin de nombreux crimes, viols, injustices envers les serfs dont la vie dépendait du seigneur du château. On raconte que l’un des seigneurs tua froidement la couturière qui lui annonçait qu’elle attendait un enfant de lui. Il parait que la dame ayant maudit son assassin revenait hanter le château le soir … qui sait ? Aujourd’hui, il est la propriété de la mairie et on peut le louer pour célébrer divers événements comme un mariage, un baptême, un anniversaire etc. Une autre visite appréciée est celle du château de Brécy ou plutôt les jardins de ce château puisque celui-ci est une propriété privée qu’on ne peut visiter. Il s’agit de terrasses qui ont gardé une forte empreinte de l’époque médiévale où se côtoient des hêtres, des tilleuls, des herbes, des fleurs, des grandes colonnes, un potager, des fontaines, des chênes et bien sûr des roses et des sculptures. Il s’agit d’une expérience au cours de laquelle l’odorat et l’ouïe sont mis à contribution. Tout près de chez Françoise et Xavier se trouve la Colline aux oiseaux, un ancien dépotoir transformé en un magnifique parc. Encore une fois, la floraison n’était pas au rendez-vous sinon nous aurions pu voir des milliers de roses en fleurs. Comme cela doit être beau en saison ! Les enfants peuvent se promener dans un grand labyrinthe sans grand risque de se perdre. Je voyais nos deux petits-enfants, Elie et Manou s’amuser dans ce labyrinthe et crier « Mamie, est-ce que tu nous vois ? ». Caen est aussi près de la mer… ne pas s’y frotter les orteils relève du péché mignon. Jeanne-Mance ne pouvait manquer cette occasion et nous avons apprécié de faire un petit tour au bord de La Manche.
Souvenirs de la Deuxième grande guerre
Visiter Caen c’est aussi se souvenir. C’est se souvenir du débarquement de Normandie ; c’est se souvenir du 6 juin 1944 où 10 000 jeunes soldats sont tombés pour la liberté de la France ; c’est se souvenir du 19 août 1942 où les canadiens sont débarqués à Dieppe ; c’est se souvenir de l’échec du traité de paix signé à la suite de la Première grande guerre, celle de 1914-18. Toute cette mémoire est inscrite au Mémorial de Caen. C’est émouvant, nous qui venons d’un pays qui n’a pas connu la guerre, cela nous ramène dans une autre dimension. Les documents sont des documents d’archives, les photos sont celles de la guerre. Nous ouvrons ici une parenthèse pour souligner le travail immense que font les photographes de guerre. Cette dimension n’est pas seulement présente au Mémorial mais également dans les souvenirs d’enfance de Françoise. Alors qu’elle n’était qu’un bébé, sa mère a évacué Paris avec elle sous le bras pour fuir les les soldats allemands. Françoise se souvient du jour de la libération de Paris, elle avait 8 ans. Elle me disait que pour elle, le mot évacuation est difficile à prononcer. Je me rappelle qu’en 1999, nous avions visité le musée du débarquement d’Arromanche. Une visite qui nous avait marqués, d’autant plus que nous étions allés ensuite nous promener au cimetière canadien où sont enterrés des milliers de jeunes soldats avec des noms de famille qu’on connaît bien. En 2008, j’ai (Jeanne-Mance) la même émotion, le même sentiment qui m’habite : jamais plus la guerre, hélas, ce n’est qu’un rêve ! Lors de notre visite au Mémorial, Gilles et moi l’avons visité séparément. À l’intérieur du Mémorial, on projetait un film sur le jour J, jour du débarquement où la participation du Canada a été importante. Je me présente au guichet et on me demande mon billet d’entrée pour voir le film ; comme c’était Gilles qui avait les deux billets, j’ai dit à la préposée « madame, je suis québécoise et canadienne et vous ne pouvez me refuser l’accès à ce film surtout celui sur le jour J ». Elle me regarde avec un grand sourire et me dit : « Entrez ». Nous terminons cette partie sur Caen en rendant un hommage aux soldats morts au combat, ceux qui ont donné leur vie pour la liberté. Aussi aux soldats des camps ennemis car une guerre laisse des deux côtés, vainqueurs et perdants, des cicatrices qui peuvent durer toute une vie.

Paris
Dans la prévision du séjour en France, il y avait quelques incontournables pour le travail, dont deux temps à Paris et bien sûr pour la ville en elle-même. Compte tenu des disponibilités des amis, le passage à Paris s’est effectué en deux temps. Pour le premier, nous devions nous assurer d’être à Paris le 7 mai, date où il y avait au Québec un colloque organisé par l’équipe de recherche « Hommes et société » dans le cadre de l’ACFAS. Pour ce colloque, j’ (Gilles) avais préparé un dvd sur la situation des hommes à partir de notre voyage dans trois parties du monde : Australie, Asie et Afrique et Christine Castelain-Meunier, une chercheure à Paris, que j’admire beaucoup soit dit en passant, avait fait de même pour l’Europe. Alors, le soir du 7 mai, après avoir pris un excellent repas chez Christine et Francis, son conjoint, elle et moi, nous nous sommes retrouvés en liaison avec les participants au colloque à Québec. Cela faisait chaud au cœur d’entendre les voix de gens qu’on aime bien. La semaine suivante, c’était le deuxième temps avec ma participation au séminaire de doctorat dirigé par Christine. C’était intéressant de partager pendant deux heures avec des doctorants et des doctorantes qui travaillent sur des sujets similaires : la violence faite aux femmes, la paternité, etc., mais aussi de sentir la complicité dans les discussions et le dialogue avec Christine en particulier. Les discussions coulaient bien et se complétaient. Il faut dire que Christine est bien documentée et à jour, mais surtout, elle a un esprit scientifique bien aiguisé, sachant vérifier attentivement, osant remettre en question des a priori qu’on prend facilement pour des acquis. C’est ce qui fait aussi que ses recherches, notamment sur la paternité et sur les relations hommes-femmes, sont bien connues. Après le séminaire, nous nous sommes retrouvés à nouveau chez Christine et Francis pour partager un autre bon repas et poursuivre nos échanges. Ces deux temps avec Christine et Francis ont été très agréables avec des échanges sur la recherche mais aussi nos expériences de vie et de voyages.
Lorsque nous sommes arrivés en France, j’ (Gilles) avais lancé un message au Réseau Hommes France, le pendant du Réseau Hommes Québec, parlant de mon projet et s’il y avait des hommes du réseau intéressés à me rencontrer pour parler des réalités masculines en France. Cela me pouvait aussi me donner l’occasion de mieux voir le travail que le réseau fait. Rapidement, des réponses me sont parvenues de l’Ile de France (Paris), de Montpellier et de Grenoble, autant d’hommes intéressés mais en plus avec des offres d’hébergement. Quel bel accueil ! C’est ainsi qu’à Paris nous nous sommes retrouvés chez Marc et Annie. Marc est passé de l’administration à l’enseignement à la maternelle il y a déjà quelques années et maintenant il assume la direction de son école. Il a développé une passion pour la bio-danse et la danse thérapeutique et il avait un stage de danse à Stockholm la fin de semaine où nous étions à Nantes. Annie enseigne à la maternelle et elle fait peu à peu une transition vers les arts. Nous avons pu admirer quelques une de ses sculptures qui ornent leur appartement. Comme Arlette (de Angers) avec la peinture, elle a développé un style très personnel. J’ (Jeanne-Mance) ai mis une option sur une des ses œuvres qui m’a fascinée : une femme enceinte d’une femme adulte qui symbolise la renaissance. Quelle belle idée ! Marc s’est beaucoup engagé dans le RHF-Ile de France. Nous avons eu des échanges très fructueux. J’ (Gilles) ai aussi rencontré Dominique, un des fondateurs et souvent considéré comme la « mémoire » du RHF. Un jour, à la fin d’une conférence de Guy Corneau à Paris, Dominic s’est levé et a demandé s’il y avait des hommes intéressés à monter un groupe comme celui du Québec. Une soixantaine d’hommes ont laissé leur nom et c’est ainsi qu’a débuté le RHF, un groupe de parole autogéré qui fonctionne par groupes de base à la même manière que le Réseau Hommes Québec. Un des groupes de base, sous l’initiative de Yanick m’a invité à participer à une de leurs rencontres. Ce groupe se rencontre depuis l’automne 2006. Nous avons aussi rencontré Rédouane, un ami que j’ai connu en 2002 lors de son passage au Québec au Grand rassemblement du RHQ et que j’avais revu lors de mon passage à Montpellier la même année. Je l’avais contacté pour le voir à Montpellier mais cela correspondait à ses vacances au Mexique. Cependant, comme il suivait une formation sur la sociocratie (pouvoir populaire) à Paris quelques jours avant son départ en vacances, il nous a été possible de nous rencontrer à Paris. Quel plaisir de se revoir après ces années !
Entre deux rencontres (pour Gilles) et pendant ces rencontres (pour Jeanne-Mance), nous avons pu redécouvrir Paris. Paris est une ville qui se marche (un peu comme les grandes villes du monde) pour sentir ses odeurs, admirer ses beautés architecturales, observer les gens etc. Un matin, nous sommes partis tôt de chez Marc et Annie et nous sommes d’abord allés tout près au Parc des Buttes de Chaumont d’où nous avions une vue sur une partie de la ville puis nous avons marché le long du canal pour nous rendre dans Le Marais. Nous avons poursuivi notre marche jusqu’à la cathédrale Notre-Dame de Paris où nous sommes montés jusqu’en haut du clocher pour y admirer la ville dans toute sa splendeur. Parmi les autres lieux que j’ (Jeanne-Mance) ai visités, il y le Cimetière du Père La chaise, que nous avions visité en 1999 mais où il fait toujours bon revenir rendre un hommage à nos grands. . Le Musée du Louvre est certes un incontournable mais compte tenu de ma disponibilité j’ai choisi de visiter le magnifique Musée d’Orsay. Mais surtout, je (Jeanne-Mance) n’ai pas manqué mon rendez-vous avec la Tour Eiffel. Ce rendez-vous manqué date de 1999 où par peur des hauteurs, je n’ai pu me rendre au troisième étage de la Tour Eiffel ni même le premier. Catherine et Gilles avaient monté les 1665 marches pour s’y rendre. Donc, avait de partir en voyage, c’était clair que je reprenais ce rendez-vous. Cette fois, je suis montée jusqu’en haut. Que c’est beau et surtout j’étais fière de moi En tout, nous avons passé cinq jours à Paris. C’est trop peu et cela passe si vite. Il y a tant à faire et à voir dans cette belle ville ! Il faut dire que Paris est la ville la plus visitée du monde.

Villedieu La Blouère (Nantes)
Puis, la troisième étape était Nantes. En fait, ce n’est pas exactement Nantes mais un petit village à trente minutes de Nantes qui se nomme Villedieu La Blouère, chez nos amis Anne-Marie et Jacques. Nous avons connu ces deux médecins en 1992 alors qu’ils venaient participer à un congrès de Villes et villages en santé. Ils étaient en contact avec un médecin du CLSC de Sherbrooke où travaillait Gilles à l’époque. Le médecin responsable de leur séjour cherchait un hébergement pour Anne-Marie et Jacques et nous avons ouvert notre maison pour les recevoir. Depuis nous sommes toujours restés en contact : ils sont revenus quelques fois au Québec, nous les avions revus lors de notre passage en France en 1999 et Gilles en 2005. Ils ont chacun leur cabinet privé dans deux villages différents. Ils ont développé une pratique de médecine familiale très proche des gens, dans une perspective de santé globale. Ce n’est donc pas surprenant que, lors de notre passage, même si c’était congé pour eux, un homme s’est présenté à leur domicile pour consulter Jacques. Compte-tenu qu’il s’agissait plus d’un problème psychosocial, il lui a offert que je (Gilles) me joigne à la rencontre. Cela a été agréable de faire de la cointervention avec lui. Ils ont quatre enfants. Leur demeure est située juste à côté de la belle petite église du village. Tout comme Françoise et Xavier, ils sont tous les deux engagés dans leur communauté. Anne-Marie a été candidate socialiste aux dernières élections municipales. Elle est aussi présidente d’une association qui parraine un village de la Roumanie. Jacques est président du conseil d’administration depuis 1978 (il faut le faire !) d’un centre post-cure pour des personnes qui sont aux prises avec des problèmes de toxicomanie. Ils voyagent beaucoup et ils prennent plaisir à faire ces voyages avec une thématique précise. Leur dernier voyage à Cuba les a amenés sur les traces de Che Guevara…quelle bonne idée…qui va faire son bout de chemin dans ma (Jeanne-Mance) tête. Voilà pour la présentation de ces deux magnifiques personnes. Lors de notre passage, la fille de leurs voisins se mariait. Nous avons été invités à participer à la noce, une autre après celles de l’Inde, de la Turquie, du Maroc. Deux traditions marquent les mariages dans cette région. D’abord, il y a la danse de la brioche de Vendée, une énorme broche que les parrains du et de la mariée promènent sur la piste et les mariés passent en-dessous du plateau. Ensuite, la brioche est partagée par les convives. Pour ce qui est de l’autre coutume, les mariés se mettent sous un parapluie, au milieu de la piste de danse, avec une musique de fond qui met l’ambiance – ce soit-là c’était celle du film « Mon fantôme d’amour » - et les invités lancent des serpentins sur le parapluie de telle sorte que, à la fin, on ne voit plus les mariés. Constatez par vous-même comment c’est joli. J’ai dit à Anne-Marie que j’ (Jeanne-Mance) aimerais importer cette idée au Québec.
Association Soleil-Levant
Compte tenu de la thématique de mon (Gilles) année d’études et de recherche, j’étais bien intéressé à visiter le centre dont Jacques assume la présidence. Ce centre est situé en campagne, près de Beaupréau, dans un lieu magnifique en bordure de l’eau et occupe notamment un vieux moulin à eau. Le centre peut accueillir neuf personnes, deux lits sont réservés pour des femmes, mais compte tenu que le centre est en pleines rénovations, il leur est impossible pour l’instant d’accueillir des femmes. Lors de ma visite, j’ai eu l’occasion de discuter avec des jeunes hommes (eh oui ! comme au Québec, ce sont surtout les jeunes hommes qui sont aux prises avec un problème de toxicomanie), puis la directrice m’a fait visiter les lieux et m’a informé sur l’intervention qui est faite au centre et leur approche. Notamment, chacun doit participer à la vie du centre, soit participer à l’entretien et à la rénovation, aux travaux de la ferme ou encore à la cuisine. L’intégration à une forme de travail constitue l’une des pierres d’assise de leur approche. Le séjour peut durer jusqu’à un an selon les objectifs de chacun, puis il est possible de s’intégrer à l’un des logements supervisés à Cholet ou Beaupréau avec un suivi qui peut durer aussi un an et enfin, le suivi peut se prolonger une troisième année alors que la personne vit par elle-même en logement autonome. Bref, une rencontre fort intéressante.
La Loire et autour
Il faut dire que nos amis sont des amateurs de randonnée. Ils nous ont amenés explorer des sentiers le long de la Loire sur une île entre Ingrandes sur Loire et Mont-Jean sur Loire. Fait assez particulier, pour traverser le bras de la Loire pour se rendre sur l’île, il nous a fallu prendre un petit bateau que nous avons tiré à l’aide d’une chaîne qui reliait les deux rives. Anne-Marie et Jeanne-Mance ont bien ri. C’était, jadis, une rivière qu’empruntaient les Vikings. Nous sommes aussi arrêtés à St-Florent-le-Vieil, un très charmant village avec une belle vieille église et surtout un beau point de vue de la campagne environnante et la Loire. Cela m’a (Gilles) rappelé mon passage en 2005 alors que nous avions fait une promenade le long de la Loire et nous avions profité du festival « Les Orientales » qui avaient lieu à ce même moment en assistant à un magnifique spectacle de musique traditionnelle ouzmène (j’espère que je me souviens bien du pays).
Le dimanche, nous avons fait une tournée « touristique » en nous rendant à Arçay. Nous voulions visiter le château de Montreuil-Bellay qui, de l’extérieur est un beau château, mais malheureusement nous étions trop près de l’heure du repas du midi et comme tous les commerces ferment à cette heure, nous n’avons pas pu le visiter. Nous ne nous sommes pas habitués à ce rythme chez nous. Nous nous sommes repris avec le Château de Brézé où Anne-Marie et Jacques ont célébré le mariage de leur fis Alexandre. Se marier dans un château, qu’en pensez-vous ? Ce château date du Moyen Âge. Il a ceci de particulier qu’on y trouve de vastes galeries souterraines. Il faut dire que ce château se situe tout près de la région des troglodytes. Puis, ce fût la visite à la maison d’Arçay. J’ai (Jeanne-Mance) vécu un autre beau et exceptionnel moment avec nos amis Jacques et Anne-Marie. Jacques a hérité d’une maison plus que centenaire (250 ans) de ses parents qui eux l’avaient eu de leurs parents. Cette maison se situe à Arçay, un tout petit village. Imaginez que dans cette maison, ils ont trouvé des vêtements datant des années 1850. Par exemple, il y avait des jaquettes de nuit en lin en très bon état, des bonnets de nuit. Il y avait aussi deux magnifiques capes noires (une pour l’été et l’autre pour l’hiver), mangées légèrement par les mites, mais qui demeurent magnifiques. Le déplacement en valait le coup. Jacques a trouvé aussi une copie du journal La presse, le journal du Québec, daté du 18 janvier 1914. Évidemment, dans cette maison, il y avait beaucoup d’autres choses anciennes. Depuis le temps que vous nous lisez, vous vous êtes rendus compte que nous aimons les antiquités, les objets qui ont une histoire et qui ont traversé le temps. Le lendemain, pour finir notre séjour à Villedieu La Blouère, nous avons fait un petit tour de la ville de Nantes à pieds puis nous avons pris le repas du soir avec nos amis dans restaurant du centre-ville, La Cigale, qui a conservé son cachet particulier d’époque. En route, comme Anne Marie chante dans une chorale, à ma demande (Jeanne-Mance) elle nous a chanté Il pleut sur Nantes de Barbara. Le lendemain, nous nous sommes levés très tôt, à 6 heures 30, pour prendre l’autobus pour Angers.

Angers
Nous ne pouvions nous retrouver dans la région de la Loire sans visiter Arlette et Jean-Pierre. Ce sont les premiers clients de notre gîte en décembre 2003. En 2003-2004, ils ont passé l’année à Sherbrooke où Jean-Pierre commençait un doctorat et Arlette une maîtrise à l’Université de Sherbrooke. Au cours de cette année-là, ils sont revenus chez nous à deux autres reprises avec des amis Français qui venaient leur rendre visite. Ils revêtent ainsi un petit cachet particulier dans notre cœur car nous avons développé beaucoup de complicité avec eux. Nous leur avions promis que si nous allions dans la région nous passerions à Angers les voir : promesse tenue ! Comme nous sommes arrivés tôt et que nos amis travaillaient, nous en avons profiter pour visiter le Château d’Angers, une forteresse royale dans laquelle se trouve la célèbre tapisserie l’Apocalypse. Cette tapisserie date du X1e siècle et relate les enseignements du Christ à St-Jean selon la compréhension de l’époque. C’est une œuvre très impressionnante, à voir absolument à Angers. Gilles a aussi profité de ce temps libre pour travailler sur sa présentation pour le congrès de Montpellier dans un petit restaurant coquet avec un bon capuccino alors que Jeanne-Mance complétait son tour de ville à pied.
Le soir de notre arrivée, ils avaient invité pour le repas leurs amis qui étaient passé au gîte, leur fille Claire que nous avions connue au Québec était aussi de la soirée avec son copain Anthony. Nous avons passé une très agréable soirée. Le lendemain, mercredi, comme c’est congé d’école en France ce jour-là, Arlette Arlette a amené Jeanne-Mance visiter l’Hôpital St-Jean et son musée où se trouve la merveilleuse tapisserie Le chat du monde de Jean Lurçat. L’hôpital St-Jean est l’un des plus anciens hôpitaux de France. Il a été construit sous patronage royal vers 1180. En 1865 les malades ont été transférés dans un nouvel hôpital qui est maintenant le CHU. C’est une œuvre d’une grande beauté qu’il ne faut pas manquer si vous passez par Nantes. Le midi, nous nous sommes retrouvés avec Jean-Pierre, Arlette et Claire. Il faut dire qu’Arlette est aussi une artiste peintre et quelques-unes de ses toiles sont exposées dans un restaurant où nous sommes allés prendre le lunch. Une fois le portefeuille renfloué après le voyage, je (Jeanne-Mance) vais lui acheter une toile qui m’a tombé dans l’œil. Une journée bien vite passée, mais le détour en valait la peine.

Cela termine la première partie. Nous vous reviendrons sous peu pour parler de notre passage dans le sud de la France à Aix-en-Provence, Montpellier, Grenoble et Toulouse.

Remerciements
Nos remerciements vont en premier lieu à ceux qui nous ont si bien accueillis : Françoise et Xavier à Caen, Anne-Marie et Jacques à Villedieu La Blouère, Arlette et Jean-Pierre à Angers et leur fille Claire et son copain Anthony, Marc et Annie à Paris, Christine et Francis à Paris. Un merci particulier à Christine Castelain-Meunier, une collègue-chercheure qui est en lien avec notre équipe de recherche depuis déjà quelques temps et avec qui les échanges sont toujours très intéressants. Des remerciements aussi à tous ceux et celles qui nous ont partagé leur savoir et de leur expérience dans leur organisation : l’équipe de l’Épi vert de Caen, Gérard du Centre socioculturel de Caen, Isabelle du centre Soleil-Levant de Beaupréau et les résidents, de même que Dominic et Marc du RHF Île-de-France Merci aux amis des amis qui se sont joints à nous pour échanger lors de notre passage : Philippe et Françoise à Caen, Jean-Paul et Jacqueline, Robert et Michelle à Angers. Merci enfin aux voisins de Anne-Marie et Jacques qui nous ont invité au mariage de leur fille.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

salut.
Vous y allez a fond jusqu'a la fin de votre périple a ce que je lit.Vous faites bien d'en profiter,tant qu,A ÊTRE DANS LE COIN...On se voit voit sous peu.si vous ne décidez pas de refaire votre voyage a l"envers....a bientotxxxxlyse et bob..